Sur la ligne jaune - Chapitre 9

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 11:44


CHAPITRE IX
- It's been a hard night -


Mes partenaires me toisent bizarrement. J'ai des frissons qui me descendent le long de la colonne vertébrale. Deux phrases. Deux putains de phrases et un paquet de questions qui en découlent.
Le taré qui a écrit ça savait que je tomberais sur ce fichu papier, donc que je suis sur l'affaire des russes. Il me tutoie : c'est donc tout à fait personnel, une sorte de défi. Il m'appelle par mon nom et mon grade : il ne connaît pas mon prénom. James... Je ne vois que lui. Pourtant en ce moment il est en préventive pour agression sur agent de la force publique, son avocat n'ayant pas réussi à le faire sortir après ses 48 heures de garde à vue. Ce qui vient de lui coûter le vie...
Il a envoyé un tueur. Même à l'ombre, il a pu contacter sa pègre et me menacer.
Ok. Je suis mal. Mais en même temps, paniquer ne me fera pas avancer.
Je donne le papier à Emmett.
'Il faudra le faire passer à la scientifique', dis-je d'une voix monocorde.
Je passe devant Edward et Jasper sans dire un mot, essayant de contenir tant bien que mal le choc que j'ai ressenti en lisant ces quelques mots.
Il faut que je prenne l'air. Quand les mecs auront lu le papier, ils ne vont pas tarder à me rejoindre alors autant profiter des quelques minutes de répit qu'il me reste pour me griller une clope.

Je suis dehors et c'est à peine si je sens le froid mordant sur mon visage. Je tourne le dos au ballet incessant des flics en tout genre et autres véhicules qui ne cessent de faire des allers et retours entre l'immeuble et l'extérieur.
J'ai besoin de calme. Il faut surtout que je trouve une solution, et vite. Si j'ai les gars de la pègre sur le dos, il ne faut pas espérer qu'ils arrêteront comme ça.

'Tu m'en offres une?'
Je me tourne. Edward, bien sûr. Qui d'autre?
'Tu fumes maintenant?'
'Uniquement quand l'occasion se présente'.
'Finalement tu risques d'être débarrassé de ta coéquipière plus tôt que prévu', lui réponds-je en lui tendant une cigarette et en la lui allumant.
'Ca ne me fait pas rire, Swan.'
'Je suis étonnée que Jasper et Emmett ne soient pas sur tes talons.'
'Ils ont contacté Carlisle pour le prévenir'.
'Etait-ce vraiment nécessaire?'
'Oui. Et tu le sais. Il sera là dans moins de dix minutes. Pour une fois, essaie de ne pas faire ta forte tête et écoute ce qu'il a à te dire.'
'Tu penses que c'est James?'
'Pourquoi? Pas toi? Tu l'as provoqué et il t'a promis qu'il se vengerait...'
'Dans ce cas, ça veut dire qu'il a des contacts avec ses potes, même au frais.'
'Je trouve ça inquiétant moi aussi'.
'Je ne suis pas inquiète Edward. Il fait absolument que je consulte le cahier des visites de la prison. Il faut aussi que je connaisse qui sont ses compagnons de cellule et qui il fréquente là-bas. Je ne peux pas rester inactive et juste attendre qu'on me tue', m'emporté-je.
'Swan. On verra ça dès demain. Ce soir il est trop tard.'
'File-moi le numéro de Jacob. Il faut que je le prévienne qu'il me prépare toutes les autorisations nécessaires pour pénétrer dans la prison'.
'Et ça ne peut pas attendre demain matin? Merde, Swan! Tu devrais être morte de trouille et au lieu de ça tu fonces bille en tête! Pour l'instant, tu attends Carlisle. Point.'

Une voiture se gare dans un crissement de pneu à ce moment même. Carlisle sort du côté passager et je suis surprise de voir que c'est Jacob qui est du côté conducteur.
Ils arrivent tous les deux précipitamment vers Edward et moi. Emmett et Jasper nous rejoignent.
Génial... Maintenant j'ai toute la team sur le cul...
'Bella, ça va?'
'Ca va, Carlisle. L'encre et le papier ne tuent pas.'
'Je te conseille de prendre cette menace un peu plus au sérieux, sinon je te garantis que je te vire de cette enquête' , rétorque Carlisle sur un ton paternaliste.
Leur comportement de machos protecteurs commence sérieusement à me courir sur le haricot... Il me faut un verre.
Carlisle reprend.
'Jacob, est-il trop tard pour mettre Bella sous protection policière cette nuit?'
'Je peux contacter le service de protection des victimes tout de suite mais rien ne sera prêt avant demain matin, Carlisle. Je ne peux malheureusement pas faire de miracle'.
'Un flic protégé par des flics... Vous ne pouvez pas trouver mieux comme parade ou avez-vous décidé de gaspiller l'argent du contribuable new-yorkais?', réponds-je amèrement.
Sur ce, je me rallume une clope.
'Bon, si vous n'avez plus besoin de moi, je me tire', dis-je en tournant les talons.
'Attends Bella, tu vas où là?', me demande Emmett en me rattrapant par le bras.
'Je rentre à l'hôtel. J'ai besoin d'un verre. On se voit demain matin, ok?'
'Bella, merde. Fais gaffe à tes fesses'.
'T'inquiète... Bonne nuit'.
L'équipe me regarde partir sans broncher. Je crois qu'ils ont compris qu'ils n'obtiendraient aucune bonne volonté de ma part cette nuit et se sont résignés à l'idée.
Edward me lance un regard noir. C'est comme s'il me transperçait le corps. Il est en rogne, c'est sûr. En toute sincérité, à cet instant, je m'en branle. J'ai juste besoin d'un verre, voire deux...



***



J'arrive à l'hôtel. 03H15. La nuit va être courte.
Le réceptionniste n'est pas derrière son bureau de l'entrée. Je souris. Il doit encore être en train de s'encanailler avec un de ses personnels féminins!
Je prends l'ascenseur.
Lorsque j'arrive à mon étage, j'entends un drôle de chahut. Ca sent l'engueulade de jeune couple tout ça.
Sauf que... tout ce boucan provient de ma chambre!
Je ne me fais pas d'illusion. L'hôtel n'est pas assez chic pour organiser des séances de ménage en pleine nuit.
Je sors mon arme, la charge et m'approche doucement de la porte.
La poignée extérieure est en vrac.
'Merde...', murmuré-je à moi-même.
J'entre doucement, mon arme pointée vers l'avant.
Un mec en cagoule est en train de saccager ma chambre. Il me tourne le dos et ne s'est pas encore aperçu de ma présence.
'Tu te retournes doucement en mettant tes mains en évidence, connard!', crié-je à son encontre.
Il se retourne mais garde ses mains le long du corps, un sourire machiavélique sur les lèvres.
'Mets tes mains en évidence, ducon! T'es sourd?'
Rien. Il s'approche, sûr de lui.
'Ne bouge pas où je tire!'
Je termine à peine ma sommation qu'il est déjà sur moi.
La balle part en l'air sans l'atteindre et je me retrouve propulsée au sol, croulant sous le poids de mon assaillant.
Il tient un couteau qu'il passe le long de la marque sur ma gorge.
'Otchen kraciviye', me murmure-t'il alors que j'essaye de me dégager de son emprise.
Il sourit.
Je lui envoie mon poing dans le menton et il se relève brusquement.
'Souka!', me crie t'il en se tenant le menton. Il m'assène un coup de pied magistral dans l'estomac et part en courant.
J'ai un mal de chien et me relève aussi vite que je le peux.
Je récupère mon arme et me précipite dans le couloir. Il s'est barré par la porte de secours.
Je pars à sa poursuite, descendant l'escalier métallique à toute vitesse puis le suivant le long de la petite ruelle sans éclairage. Je le suis à l'oreille, ne distinguant plus grand chose dans cette pénombre.
Il s'est arrêté. Je suis à découvert. Je me précipite derrière une benne à ordure. Je prends mon portable.
'Je suis le Lieutenant Swan de la brigade criminelle de New-York. Je suis à la poursuite d'un suspect. Je suis au coin de la 41è rue, aile nord de l'hôtel Excelsior. Homme armé et dangereux. Je demande du renfort'.
Je raccroche sans prendre le temps d'attendre une réponse.
C'est là que j'entends un bruit de feuille piétinée au sol. Il est à côté.
Il se jette sur moi et j'ai juste le temps de parer le coup de lame qu'il dirige vers ma poitrine.
La douleur est fulgurante. Je suis touchée en haut du bras.
Il se barre en riant et je tire « à l'oreille », n'arrivant toujours pas à le voir clairement.
Il jure et ralentit sa course. J'ai du le toucher.
Je cours alors vers le bruit de souffle que j'entends mais une voiture débarque brusquement au bout de la rue, l'éclairant subitement.
Mon agresseur se retourne et me lance un 'Ouvidimsya'. Il court alors en boitant et rentre dans la voiture où deux hommes l'attendent en riant.
Je tire en essayant de viser les pneus mais la voiture démarre en trombe sans que je l'ai atteinte.
'Putain de merde!!!!! Fait chier!!!!', me mets-je à pester dans la ruelle à nouveau sombre.
Mon bras me fait vraiment souffrir et comme je passe ma main dessus, je me rends compte que je saigne abondamment. Je m'assois contre la benne à ordure, appuyant sur mon bras pour essayer de colmater le saignement. Il fait super froid.
J'entends les sirènes hurler au loin.
Je souris.
Ma super dream-team va me tuer!




***



Les gyrophares éclairent à présent la ruelle, lui donnant un air de boîte disco.
'Swan!!!!!!'
'Je suis là! Contre la benne! Je vais bien', réponds-je difficilement. Le froid paralyse ma mâchoire et j'ai du mal à articuler.
Edward arrive en courant. Je prends la lumière de sa lampe torche en pleine poire.
'Dégage tout de suite cette putain de lampe de mes yeux où je te la fourre dans le cul jusqu'à ce qu'elle te chatouille les amygdales'.
'Swan, t'es blessée! Merde! Tu perds vachement de sang!'.
'C'est bon, Edward. Je crois pas que ce soit profond'.
'Bouge pas, je vais t'aider à te lever, ça va aller?'
'J'ai pris un coup de couteau dans le bras, je ne me suis pas faite écraser par un semi-remorque! C'est cool, Edward. Je vais réussir à me lever'.
Bien sûr, il ne m'écoute pas. Il me prend sous les bras et me lève.
Je frissonne. Je suis transie de froid et il enlève sa veste en cuir pour me la poser sur les épaules.
Nous marchons doucement en direction des véhicules de police stationnés au bout de la rue.
'Ne me refais plus jamais ça, Swan. Je suis ton coéquipier. Tu aurais du me laisser te raccompagner', me dit-il alors que nous arrivons devant l'hôtel où des dizaines de flics me dévisagent.
Jasper, Emmett et Carlisle se précipitent vers moi.
Tous me demandent comment je vais, ce qu'il s'est passé, s'inquiètent du sang qui s'échappe de mon bras.
Edward m'entoure toujours les épaules, me serrant plus fort contre lui.
Je ne réponds pas. Une civière avec un corps recouvert d'un drap sort de l'hôtel, portée par deux secouristes.
'C'est qui?', demandé-je inquiète à l'équipe.
'Le réceptionniste, Bella. On l'a retrouvé derrière le bureau de l'entrée. Un coup de couteau en plein coeur', me répond Jasper d'un ton qu'il veut rassurant.
'Merde...'
'Tu n'y es pour rien, Bella. Le pauvre bougre s'est trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit', me dit doucement Emmett.
'Ta chambre est complètement saccagée, je suis désolé. Ceci dit, j'ai besoin que tu montes y jeter un coup d'oeil pour voir si ce type a volé quelque chose', me demande Carlisle.
'Attends papa. Elle doit d'abord se faire soigner'.
'Ca va Edward, je ne suis pas à 10 minutes près.'

J'arrive à l'étage, toujours soutenue par Edward et accompagnée de toute l'équipe.
Jacob nous attend devant la porte de ma chambre. Il me regarde d'un air inquiet et désolé.
'Ca va ma belle?'
'Elle va bien, je m'en occupe Jacob', répond froidement Edward avant même que je n'ai pu ouvrir la bouche.
Je fixe Edward d'un air réprobateur et Jacob sourit.
J'entre dans la chambre. Le désordre est total. Mes valises ont été vidées sur le lit.
Rien ne semble avoir été volé sauf...
Non! Je ne le crois pas! Il me manque trois ensembles de lingerie!
'Alors?', me demande Edward de l'autre côté du lit.
'Il me manque... de la lingerie'.
'Ce type fait une véritable fixation sur toi', commente Jacob qui s'approche en même temps qu'Emmett, Carlisle et Jasper.
'Apparemment, il n'est pas le seul', ajoute sèchement Edward à son attention.
'Ca suffit tous les deux! Vous me faîtes chier!', m'exclamé-je hors de moi.
Sur ce je quitte la chambre et vais m'asseoir sur l'escalier métallique de la sortie de secours. J'allume nerveusement une clope.
'Fumer tue', me dit Jasper dans un sourire. Je ne l'avais pas entendu arriver derrière moi.
'Fréquenter les russes aussi...'
'J'ai du mal à croire que la mafia veuille ta peau pour une simple histoire d'injures envers l'un des leurs.'
'Je ne crois pas que ce type voulait me tuer, enfin pas au début du moins'.
'Qu'est ce qui te fait penser ça?'
'Il a cherché à me faire peur. Il aurait très bien pu me tuer dans la chambre lorsqu'il m'a plaquée au sol. Mon arme était à sa portée. Il s'est contenté de me placer un coup de pied dans l'estomac et s'est barré'.
'Il faudra que tu expliques tout ça demain au poste. En attendant, je te ramène en bas. Un secouriste doit examiner ton bras'.
'Ok.'




***




Quelques points de suture plus tard, je me retrouve en pleine discussion avec Carlisle.
'Tu dois te reposer, Bella. Je t'attends au poste en début d'après-midi pour ta déposition'.
'Une bonne douche et je peux être là dans quelques heures, Carlisle. Avec ce qui est arrivé, je n'ai pas franchement envie de dormir'.
'Pas question. Et puis je te rappelle que tu emménages demain soir, il faudra que tu sois en forme', me dit-il dans un sourire.
'Est-ce que je suis écartée de l'enquête?'
'Non. Je devrais le faire mais j'aurais du mal à t'en convaincre et puis je peux difficilement me passer d'un de mes meilleurs éléments'.
'Merci Carlisle'.
Le reste du groupe se joint à nous.
'J'ai récupéré toutes tes affaires, Bella. Tu ne peux pas dormir ici', me dit Emmett.
'Merci Emmett. Je vais me trouver un autre hôtel à côté de la brig-'
'Non, Swan. Je prends tes affaires et tu viens passer la nuit chez moi. Demain tu emménages et tu seras donc en sécurité mais pour cette nuit, je préfère veiller sur toi', me coupe Edward.
'Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Elle ferait mieux de dormir chez moi', intervient Jacob.
'Certainement pas, mon vieux!', rétorque Edward.
'Je crois que Jacob a raison. S'ils se sont renseignés sur Bella, ils en savent tout autant sur ton compte Edward. Jacob saura veiller sur ta coéquipière et nous allons mettre deux flics devant sa porte', tranche Carlisle.
Edward se met à grogner tout en s'approchant de Jacob.
'Laisse tomber, Ed. Viens, on rentre', lui intime Jasper en le retenant par l'épaule.
Je remercie Jasper du regard alors que celui-ci me lance un clin d'oeil entendu.
Jacob prend mes valises et me guide doucement vers sa voiture.
'Je te laisse ma chambre, ne t'inquiète pas. Et puis j'ai un excellent whisky 20 ans d'âge', me dit-il alors qu'il démarre la voiture.
Il a certainement du sentir ma gêne. Ceci dit, je me sens bien avec Jacob. J'ai confiance en lui et je sais que même si je l'attire, il ne tentera rien tant que je lui ne donnerai pas mon consentement.
'Toi, tu sais parler aux femmes!', lui souris-je.
Nous partons sous le regard noir d'Edward, Jasper le poussant vainement vers sa voiture.

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