Sur la ligne jaune - Chapitre 6

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 11:38


CHAPITRE VI
- Broken life -




J'ouvre les yeux sur une jolie blonde aux yeux châtains. Rose.
'Eh.... salut ma belle.... heureuse que tu sois de retour parmi nous...', me dit-elle doucement.
Je me relève.
Merde! Je suis sur une table d'autopsie!
'Rose, avais-tu de mauvaises intentions à mon égard?', lui dis-je en regardant la plaque en aluminium sur laquelle je me trouve.
Elle rit.
'Rassure-toi, je ne comptais pas jouer au Docteur Frankenstein!'.
Elle reprend tout à coup son sérieux.
'Il ne t'a pas loupé ce salopard! Tu vas devoir porter un foulard pendant plusieurs jours', me dit-elle en me présentant un miroir.
Waouh! J'ai une sacrée trace sur la gorge!
Je constate alors que je suis en soutien-gorge et je me souviens que cet enfoiré de James a arraché tous les boutons de ma chemise.
'Et en plus il a niqué la chemise que mon père m'avait offert l'an dernier!'
'Estime-toi heureuse qu'il ne t'ait pas niquée tout court, Bella. Il s'en est fallu de peu tu sais'.
'Je sais, oui. Mais je n'ai rien trouvé d'autre que d'attaquer sa virilité pour le faire craquer'.
'T'as été géniale, Bella. Les mecs sont sur le cul. Pour ma part, j'aimerais beaucoup que tu sois un poil plus prudente la prochaine fois. C'est con mais j'y tiens à ma paire d'ovaires supplémentaire dans ce fichu immeuble!'
'Merci, Rose.'
Elle me tend un sweat-shirt bleu marine avec un logo NYPD dans le dos.
'Mets ça. Il sera un peu grand pour toi mais si je te laisse filer en soutif, c'est toute la brigade qui va être en émoi!'
Je le pose à côté de moi, scrutant encore la ligne rouge-bleutée sur ma gorge.
Rose se tourne alors avec un sourire triomphal.
'Tadaaaaa!!!!! Regarde ce que j'ai pour nous remonter!', s'écrie t'elle en me présentant une bouteille de whisky.
Je ris.
'Toi ma vieille, tu m'as cernée!', lui réponds-je en buvant directement au goulot.
C'est à ce moment que toute mon équipe entre.
'Alors Rose, comment va-t'elle? S'est-elle réveillée?', demande Emmett.
Rose ne dit rien et je la sens au bord de la crise de rire. Il se tourne alors vers moi.
Je me retrouve donc avec Jasper, Tyler, Mike, Edward et Emmett en train de me fixer, moi, en soutif, avec une bouteille de whisky à la main.
Je les hais tous...
Ils ont quasiment tous la bouche ouverte et pas un mot n'en sort.
Rose ne tient plus et explose de rire devant l'incrédulité de mes partenaires. Je me mets à rire moi aussi. Il n'y pas à dire : j'ai un don incroyable pour me retrouver dans des situations parfaitement incongrues!
Sur ce, Jacob arrive précipitamment lui aussi, sans même prendre le temps de frapper à la porte.
Il stoppe net en me voyant.
Et bien voilà, il ne manque plus que Carlisle et mon compte est bon!
Je me lève, bois une dernière gorgée de whisky et enfile le sweat-shirt.
'Après le prochain interrogatoire, promis, je vous montre mon cul!', leur dis-je en passant à côté d'eux.
Je donne la bouteille à Rose.
'Merci pour tout, Rose. Il faut vraiment qu'on se fasse une soirée « ovaires » avec Alice'.
'Pas de problème ma belle. Je te tiens au courant'.
Je regarde alors mes partenaires.
'Bon, on y va ou vous comptez rester ici pour prendre les mesures des tables?'
Ils me sourient tous_sauf Edward_ et nous sortons de la morgue.




***


L'après-midi est passé sans que je m'en aperçoive.
Les mecs se sont remis de leur incursion à la morgue. Bien sûr, Edward me fixe toujours de son oeil inquisiteur mais je commence à m'y faire.
J'ai même été chaleureusement félicitée par Carlisle et Jacob, ce dernier me regardant avec encore plus d'insistance depuis qu'il m'a vue en soutien-gorge...
En début de soirée, Esmée m'a appelée au bureau. Elle a trouvé un appartement pas trop cher à deux rues d'ici. Je dois le visiter demain_jour de repos bien mérité_ et j'avoue qu'après avoir entendu sa description, je suis déjà quasiment conquise.
19h30.
Il est temps pour moi de rentrer. La journée a été riche en émotions et je suis crevée.

Pourtant, je sens l'angoisse monter alors que l'heure de me retrouver seule approche.
Mon altercation avec James a été difficile. Elle a fait ressurgir des moments douloureux du passé que je m'exerce à oublier depuis des années.

Maman...
Nous sommes dans le garage et elle met le linge dans la machine alors que je joue avec mes petites voitures.
Elle a mis la musique et nous chantons, profitant de l'écho du garage, la voiture n'y étant pas garée puisque mon père est au travail.
Je fais faire la course à mes deux voitures préférées en imitant le bruit des crissements de pneus quand l'une d'elles bute contre les chaussures d'un homme. Ce ne sont pas celles de mon père. Je connais bien l'uniforme de papa.
Je lève les yeux et l'homme me sourit.
Je lui rends son sourire. Le soleil est éblouissant et il m'empêche de distinguer son visage.
Je me retourne et vois maman s'approcher de l'homme.
'Que puis-je pour vous, monsieur?'
'Je viens d'arriver en ville avec ma famille et nous cherchons une maison où nous installer. Peut-être pourriez-vous me conseiller?'
'Oh, mais certainement! Je crois que les Carlson vendent la leur. Ils ont 4 chambres et un grand salon, vous devriez l'apercevoir d'ici', lui répond t'elle en s'approchant de lui.
Quelque chose brille sous la lumière du soleil. Une lame. L'homme me sourit alors qu'il tient ma mère par les cheveux. Elle me crie de partir mais j'ai peur et je ne réagis pas. La lame trace un trait rouge sur la gorge de maman alors que l'homme ne me quitte pas des yeux. Elle tombe au sol et le sang s'écoule tout doucement.
Maman ne bouge plus.
L'homme s'approche de moi et me caresse la joue.
'On se reverra bientôt, petite'.
Il s'en va.
Je ne crie pas, ne pleure pas non plus. Je prends maman dans mes bras et lui fais un câlin.
Quand mon père est arrivé une demie-heure après, je tenais toujours maman dans mes bras et je baignais dans son sang.
La dernière chose dont je me souvienne réellement, ce sont les cris de mon père et tout ce sang sur moi...
J'avais six ans.
Nous n'avons jamais retrouvé l'assassin.


Cela fait déjà une heure que je devrais être rentrée à l'hôtel mais je repousse sans cesse l'échéance.
A chaque fois c'est pareil. Lorsque je suis confrontée à une agression, à la violence, j'ai cette boule étouffante qui grandit en moi, j'ai du mal à respirer. C'est pour ça que je bois. C'est le seul remède que j'ai trouvé pour faire passer cette angoisse.
C'est aussi pour ça que je ne laisse personne m'approcher vraiment. J'ai toujours peur de le perdre.
Je n'ai jamais fait l'amour. J'ai toujours baisé. Je sais, c'est triste. Mais sans attache, sans implication émotionnelle, je me mets à l'abri d'une éventuelle souffrance supplémentaire. Je serais incapable de supporter une autre perte, j'en deviendrais folle, j'en suis sure.
Je crois qu'en fait, je suis une gamine de 6 ans qui joue avec des flingues. Une boule de papier mâché dans le corps d'une pute.

Je tape mon crayon sur la table machinalement. Je ne sais pas depuis combien de temps je fais ça.
Edward s'en empare.
'Tu devrais être à l'hôtel depuis un bon bout de temps. Les autres sont déjà rentrés. Qu'est ce que tu fous encore ici?'
'Je te retourne la question, Edward.'
'Je terminais mon rapport.' Il se radoucit. 'Allez viens Swan, je te ramène.'
'Laisse tomber. Je crois que je vais marcher. Ca me fera prendre l'air'.
'Il fait un froid de canard, Swan. Je te ramène'.
'J'ai-besoin-de-marcher!', articulé-je, exaspérée.
Je sens que les larmes me montent aux yeux et je me détourne vivement.
Edward pose sa main sur mon épaule.
'Ca va, Swan?'
Je ne me retourne pas. J'enfile mon manteau, prends mon sac et me tire vite fait bien fait.





//////////////////////////




J'arrive dans ma chambre d'hôtel, dépose mon manteau en vrac sur le fauteuil et allume la chaîne hi-fi.
Je vais chercher la bouteille de bourbon et me sers un verre que je bois cul-sec.
Je vais à la salle de bain. J'ai franchement une sale gueule. Et puis cette trace sur ma gorge, on dirait maman...
Je chasse cette image de ma tête et prends une longue douche brûlante.
J'enfile une nuisette et me ressers un verre.
La musique et l'alcool aidant, je commence à me détendre. Je sors le papier cartonné de mon sac. Alec. Je pourrais le rappeler et passer la soirée avec lui. En même temps je ne suis pas d'humeur à écarter les jambes et je ne suis pas sure d'être très intéressante sortie du contexte sexuel.
23h12.
J'éteins la lampe de chevet. J'en suis à mon cinquième verre de bourbon et le sommeil me gagne.




***



02h36.
Je me lève en sursaut. Je suis couverte de sueur. J'ai fait un cauchemar épouvantable. J'allume la lumière.
Je passe la main dans mes cheveux.
'Fait chier!'
J'ai peur de me rendormir.
Je tourne et retourne dans mon lit.
'Et puis merde...'
Je prends mon téléphone, cherche le numéro dans mes contacts et appuie sur la touche « appel ».
Deux tonalités.
'Cullen.'
'Edward... Je suis désolée de te réveiller. Je... c'est pas le top... enfin...'
'J'arrive'.
Il raccroche.
Qu'est-ce que j'ai fait? Je viens d'appeler Edward parce que je n'arrive pas à dormir! Mais j'ai complètement pété les plombs, bordel!
Je prends mon téléphone. Il faut que je lui dise de rester chez lui.
Toc, toc, toc.
Ca frappe à la porte.
Ca ne peut pas être Edward, je viens juste de l'appeler.
Je prends mon arme dans le tiroir du chevet et me dirige doucement vers la porte.
'Qui est là?'
'Swan, c'est moi'.
J'ouvre la porte sur un Edward avec les cheveux en bataille et une chemise froissée.
'Merde! T'as fait vite! Je pensais que tu habitais à 20 minutes d'ici'.
'J'étais en bas, dans ma voiture'.
'Quoi?'
'Bon, tu me fais entrer ou on continue à discuter dans le couloir? Au fait, très sexy le mélange nuisette-flingue'.
Je le laisse entrer, encore sous le choc de sa déclaration.
'Mais que faisais-tu en bas de l'hôtel dans ta voiture? T'as pas payé ton loyer ou t'es en manque de filature?'
'Je m'inquiétais pour toi et je me suis dit qu'il valait mieux que je reste dans les parages au cas où'.
Il passe sa main dans les cheveux nerveusement.
'Et apparemment j'avais raison', termine t'il en me souriant.
'Je n'arrive pas à croire que tu aies fait ça...', lui dis-je perplexe.
'J'ai peut-être un balai dans le cul mais je suis ton coéquipier, Swan'.
'J'ai beau essayer, je ne te comprends pas Edward', dis-je songeuse.
'Et si tu me disais plutôt ce qui a fait flancher la si courageuse Swan?', me répond t'il l'air gêné.



***




Nous partageons la bouteille de bourbon, la buvant chacun au goulot, assis sur le lit.
Je pleure. Je n'arrête pas de pleurer. Et je lui raconte tout. Le meurtre de maman, ma phobie des relations humaines, mon irrépressible attraction pour le danger parce que je sais qu'un jour ou l'autre l'assassin de ma mère viendra me tuer, que de toute façon je suis une femme en sursis et que j'ai perdu mon âme depuis bien longtemps entre les brumes de l'alcool et les dizaines d'hommes qui sont passés entre mes cuisses.
Pas une fois il ne m'interrompt. Il me fixe et m'écoute vider mon sac.

05h43.
Mon long monologue se termine en même temps que la bouteille de bourbon.
Heureusement qu'aucun de nous deux ne travaille demain!
'Tu devrais te coucher Swan, tu as besoin de sommeil'.
'Je préfère encore rester éveillée que refaire ces fichus cauchemars'.
'On dirait une gosse! Va au lit Swan', dit-il en riant.
Je me mets sous les draps. Il s'assoit à côté de moi.
'Ca va aller?'
Je lui souris.
Il passe une main sur ma joue et se lève pour partir.
J'entends la porte se fermer doucement et soudain, je suis prise de panique.
Je sors de mon lit et me précipite dans le couloir.
'Edward, reste!'
Il est devant l'ascenseur, surpris par mon apparition inattendue.
Il fait demi-tour et revient vers moi.
'Putain Swan, t'es pas raisonnable'.
'Non. Et je ne veux jamais l'être'.
Il soupire en levant les yeux au ciel et nous retournons ensemble dans ma chambre.




***



06h17.
Il enlève sa chemise et son jean. Merde... Juste en caleçon, il est vraiment... sublime!
Je lui fais un clin d'oeil.
'T'es plutôt pas mal dans ton genre...'
Il me sourit, gêné, et passe sa main dans les cheveux. J'adore ce toc...
'Tu préfères que je garde ma chemise, peut-être'.
'Non, surtout pas'.
'Swan, ne rends pas les choses plus dures qu'elles ne le sont déjà'
'Ca pour être dur...', lui réponds-je en posant un regard provocateur sur son érection qui commence à poindre.
'Fais pas chier Swan où je vais dormir dans la baignoire!'.
Il se glisse à son tour sous les draps et je peux déjà sentir la chaleur de son corps rayonner à travers moi. J'ai les hormones en ébullition et l'abus d'alcool ne m'aide pas.
'Je peux me mettre dans tes bras?', lui demandé-je doucement.
Il me serre alors contre son torse. Son odeur m'enivre. Je dépose un léger baiser sur sa poitrine.
'Swan... Arrête ça tout de suite'.
'J'arrête quoi?', dis-je malicieusement alors que je remonte mes baisers vers sa gorge puis sa mâchoire. Sa respiration est saccadée.
Il prend mes épaules et me repousse de quelques centimètres.
Ses yeux sont noircis par le désir et la lutte contre la tentation. Il me fixe. Il respire fort et irrégulièrement.
Alors que je m'attends à ce qu'il parte en m'engueulant, il prend mon visage entre ses mains et pose sa bouche sur la mienne. Je frémis.
Il force la barrière de mes lèvres et nos langues se touchent fiévreusement. Il gémit alors qu'il me serre un peu plus fort contre lui.
Nous nous arrêtons pour reprendre notre souffle.
Il pose son front contre le mien en soupirant.
'Je crois... que nous devrions dormir...'
Consciente du fait que nous avons failli franchir la limite, j'acquiesce.
Je me retourne et cale mon dos contre son torse ferme. Il m'entoure de ses bras.
'Edward?'
'Swan?'
'Je crois que j'ai laissé la télécommande de la télévision dans le lit, elle est coincée entre nous. Tu pourrais l'enlever?'.
'Ce n'est pas la télécommande, Swan...'
Oh merde! Mais il a une putain d'érection!
J'éclate de rire.
'Ta gueule et dors Swan, sinon je te promets que je t'étouffe avec un oreiller!', me répond t'il en riant lui aussi.

06h41.
Je m'endors paisiblement, le sourire aux lèvres.

0 Response to "Sur la ligne jaune - Chapitre 6"