L.A. Blues - Chapitre 1

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 12:17




L.A Blues

Lorsqu'une jolie journaliste un peu trop curieuse mène une enquête qui la dépasse, elle ne se doute pas qu'elle va rencontrer... le surnaturel et l'amour. Et si les humains n'étaient pas seuls ?




CHAPITRE 1 – UN MEURTRE ET MOI


Il fait encore une chaleur étouffante aujourd'hui. Les mois de juin à Los Angeles sont toujours chauds mais là, nous dépassons les records de température.
Je suis Bella. Isabella Swan de mon vrai nom. Je suis journaliste au L.A Morning. Ma spécialité ? Enquêter sur les faits divers croustillants, les scandales politiques, les amours cachées des people, et parfois les meurtres aussi. Pour résumer : je suis une fouineuse.
Je profite de mon physique avantageux et de mon air innocent pour m'incruster dans tous les endroits où il faut être. Je soudoie les flics à grands coups de battements de cils, les portiers de boîtes branchées, et même les SDF ! Rien ne me résiste, ou plutôt, je ne supporte pas qu'on me résiste.

***


Je suis issue d'une famille américaine classique. Je viens de Forks, petit village perdu dans l'état de Washington. Mon père y était chef de la police locale et ma mère, simple femme au foyer. Je suis fille unique. Ma mère est décédée d'une longue maladie lorsque j'avais huit ans et c'est donc mon père qui m'a élevée. C'était un silencieux. Il pouvait passer des heures sans dire un mot. Et pourtant je ne me rappelle pas une fois m'être ennuyée avec lui. Et puis j'étais bavarde pour deux ! Je le suivais partout : à la pêche comme au stade de baseball, en longues promenades en forêt ou au poste de police dont je suis vite devenue la mascotte.
À dix ans j'ai tiré mon premier coup de carabine, avec mon père bien sûr. Avec une séance chaque semaine depuis, je suis devenue une véritable professionnelle. Je crois qu'en fait, Charlie aurait bien aimé que je devienne flic à mon tour. Sauf que moi, je voulais être écrivain. J'ai donc fait des études littéraires où j'ai vite compris qu'aimer les livres ne faisait pas forcément de vous le prochain Hemingway. J'ai donc opté pour la fac de journalisme de Seattle et ça m'a plutôt bien réussi. J'y ai eu ma première relation sexuelle (un véritable fiasco, j'ai failli devenir none), mon premier amour, mes premières vraies larmes deux mois plus tard, ma première cuite à la bière-whisky, ma première amende pour exhibition sur la voie publique (j'ai roulé dans tout Seattle à poil dans ma voiture), et ma première, seule, et véritable amie Angela (qui a pris l'amende en même temps que moi...).

Une fois mes études terminées, j'ai immédiatement eu une proposition comme pigiste au Seattle Post. Je suis rentrée à Forks pour profiter des dernières vacances avant mon premier vrai boulot. Charlie est mort quinze jours plus tard, terrassé par une crise cardiaque. Je me suis retrouvée orpheline à 23 ans. Je n'ai pas eu le cœur à vendre notre maison. Angela, qui est restée là-bas vient régulièrement l'entretenir avec l'aide de son mari Ben. Je la loue en période de vacances et c'est une fois de plus Angela qui s'occupe de l'intendance.
Voilà donc comment je me suis retrouvée à Los Angeles, en laissant tout derrière moi.
J'ai commencé avec des petites chroniques hebdomadaires puis j'ai vite progressé et à présent, j'ai la rubrique journalière des faits divers rien que pour moi. Et j'ai l'honneur et la fierté de vous dire qu'elle s'appelle Les indiscrétions de Bella. J'ai un chef génial, Billy, qui fait office de papa poule et me supplie à chaque nouvelle enquête d'être plus prudente.
Et puis il y a Paul...
Paul est flic à L.A. Nous sommes ensemble depuis trois ans. Il est génial. Beau, sportif, intelligent, attentionné, amoureux.
Alors là vous me dîtes « mais que fais-tu donc seule dans ton appartement alors que tu as l'homme idéal? ».
Et bien... C'est compliqué. En fait JE suis compliquée... J'ai une peur atroce de l'engagement et l'idée de partager mon appartement ou le sien ne m'enchante pas plus que ça. Je sais qu'il veut plus, qu'il pense vie commune et bébé mais je ne me sens pas prête. Alors il attend. Il est compréhensif et patient aussi, je vous l'avais dit ?

***


Je me gare donc à proximité du cordon que la police vient d'installer. Pas moins de sept voitures de la LAPD sont sur les lieux, ça doit être du lourd. Il est 8h du matin et il fait une chaleur écrasante, mais je vous l'ai déjà dit ça, non ? Le lotissement est agréable et calme. De ce genre de lotissement où se retrouve la petite bourgeoisie angeline. Le genre de lotissement où Paul rêverait de nous installer moi, et nos cinq enfants... Je chasse cette idée tout à fait saugrenue de ma tête et passe le cordon.
'Salut les gars!'
'Salut Bella ! Déjà sur le coup ? La prochaine fois tu risques d'arriver avant nous!', me répond Jerry dans un clin d'œil.
'Alors, on a quoi?'
'Bella, je t'aime bien mais tu sais qu'on n'a pas le droit de parler aux journalistes d'une affaire en cours, encore moins lorsqu'il s'agit d'un meurtre'.
'Donc il s'agit d'un meurtre. Merci Jerry!'
'À chaque fois je me fais avoir...', maugrée t'il alors que je me dirige vers la maison où semble se situer la scène de crime.
J'entre et me fais tout de suite engueuler par un grand flic.
'Virez-moi cette fouineuse ! Elle n'a rien à faire ici ! Et qui l'a laissée passer le cordon bordel de merde ?!!'
'Eh ! Doucement ! Je suis Bella Swan du L.A Morning, les habitants de cette ville ont le droit d'être informés s'ils courent un risque!', lancé-je vindicativement.
'C'est bon, laisse-la entrer Tom, c'est la copine de Paul. Elle est clean', intervient Quil, un collègue de Paul.
'Je ne connais pas de journaliste clean... C'est une sale race ces gens là'.
Je le frôle en me rendant vers la scène de crime que m'indique Quil, n'oubliant pas de lui envoyer mon plus beau sourire moqueur de fille de mauvaise race.
Avant d'entrer dans ce qui semble être la cuisine, Quil me retient par le bras.
'C'est du sérieux cette fois-ci Bella. Tu peux prendre des photos mais ne publie rien tant que tu n'as pas mon aval. Tu pourrais compromettre l'enquête et je n'hésiterai pas à t'envoyer derrière les barreaux, même si j'aime bien Paul'.
'Ok pour moi, Quil. Merci'.
J'entre. La police scientifique est déjà en train de prendre des clichés de la scène. La cuisine est un vrai bazar. Certaines portes des meubles sont cassées, non, fracassées. Des morceaux de verre et de vaisselle jonchent le sol. Il y a sans aucun doute eu lutte. Une lutte d'une extrême violence à en juger par le renfoncement dans le frigo. L'agresseur a du carrément envoyer voler la victime pour laisser une telle trace. En fait ce qui me choque, c'est qu'il n'y a pas une trace de sang. Avec toute cette violence, comment se fait-il qu'il y en ait même pas la moindre projection ? Je me décide alors à approcher du corps. Le légiste prend ses premières notes et lève les yeux en me souriant.
Je reste sans voix. Le corps est tout bonnement disloqué, désarticulé, telle une poupée de chiffon... Et toujours pas la moindre trace de sang.
'Co...comment une telle chose est-elle possible?', bégayé-je à l'intention du légiste.
'Impressionnant, hein ? De toute ma carrière c'est la première fois que je vois un truc comme ça....', me répond t'il.
'De quoi est-il mort?', demandé-je alors que je fixe le regard vitreux et complètement paniqué du pauvre gars allongé sur le sol.
'À première vue, j'aurais dit d'une crise cardiaque vu son visage déformé par la peur mais le hic c'est que... c'est qu'il n'a plus une goute de sang en lui'.
'Il a subi une exsanguination ? C'est ce que vous essayez de me dire ? Mais dans ce cas, où est le sang?', réponds-je perplexe.
'Ben... les gars ont fait le tour de la maison et ils n'ont rien trouvé... Et le pire, c'est que j'ai trouvé par où le sang a été prélevé'
Il me montre alors le cou de la victime. Deux trous.
'Mais c'est impossible.... On ne peut pas vider le corps d'un homme de tout son sang par ses deux petit orifices...'
'Pourtant c'est le cas. Certainement des petits malins qui ont voulu pratiquer un genre de rite satanique.'
Je reste circonspecte quant à la thèse du légiste. Un rite satanique aurait au moins laissé quelques goutes de sang. Là, tout semble si parfait, si froid...
Je prends des clichés de la scène sous le regard noir des flics de la scientifique et pose quelques questions sur la situation familiale et sociale de la victime.


***

Je sors quelque peu nauséeuse de la maison. Quil discute avec trois de ses collègues. Il me rejoint.
'Tu comprends mieux pourquoi tu dois attendre avant de publier ton article...'
'Oui. Salut', lui réponds-je presque comme une automate.

C'est alors que je le vois. Il y a un type là-bas, un peu à part des badeaux. Il observe la maison, ou les flics, ou peut-être moi.
Je le rejoins. Peut-être a t'il été témoin de quelque chose ?
Quand j'arrive devant lui, je suis subjuguée. Il est magnifique. Grand, les cheveux auburn en bataille, bien bâti mais svelte, une mâchoire virile, et des yeux... des yeux couleur ambre. Et il est si pâle qu'on dirait un ange.
Je m'aperçois que je le contemple depuis plusieurs minutes et me reprends alors qu'il m'offre un magnifique sourire en coin.
'Je suis Bella Swan du L.A. Morning, vous habitez ici?'
'Non, je ne faisais que passer', me répond t'il dans une voix de velours.
'Alors vous ne connaissez pas la victime?'
'Non, du tout'.
'Et vous répondez toujours par des phrases courtes?'
Il sourit à nouveau, ne lâchant pas mon regard.
Je baisse les yeux afin de prendre mon calepin dans mon sac et au moment où je relève les yeux, il n'est plus là.
Je regarde partout autour de moi et rien. Ai-je halluciné ? Comment a t'il pu se volatiliser aussi vite ?
Je range mon calepin et repars vers ma voiture, continuant à scruter autour de moi au cas où j'apercevrais de nouveau le délicieux mais trop mystérieux éphèbe.



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