Sur la ligne jaune - Chapitre 10

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 11:46


CHAPITRE X
- The obscure object of desire -





L'appartement de Jacob est sympa, mais sans chichis. Je ne m'attendais pas à autant de simplicité de sa part.
'Mon appart ne te plait pas?'
'Si, si. Au contraire. C'est juste que je l'imaginais plus... luxueux'
'Je travaille pour la ville de New-York, Bella, pas à mon compte!'
Je lui souris.
Sur le bar, une photo de lui tenant son diplôme de droit, un homme en fauteuil roulant à ses côtés.
'C'est mon père. Je venais d'obtenir mon diplôme de droit'.
'Il a l'air fier de toi'.
'Je pense qu'il l'est. Je suis le premier à avoir quitté la réserve pour faire des études'.
'La réserve? Tu es indien?'
'Oui. Nous sommes tous des genres de gardes-forestiers là bas. En partant faire mes études, je suis devenu la fierté de la réserve... et sa honte aussi...'
'Mais pourquoi?'
'Certains ont pris ma décision pour de la trahison. Tu sais, l'histoire du gars qui renie ses racines, qui rompt une tradition séculaire. Ici je suis le peau-rouge, et là-bas je suis le petit blanc en costume. C'est pour ça que j'ai finalement décidé de m'installer ici'.
'Je n'avais même pas remarqué que tu étais indien. Je te pensais plutôt latino'.
'Dommage pour moi...'
'Pourquoi tu dis ça?'
'Parce que les gens continuent d'avoir une certaine aversion pour notre tribu. J'en ai beaucoup souffert tout au long de mes études. Les femmes trouvent plus exotique de se taper un cubain qu'un peau-rouge'.
'Pas moi, Jacob', lui réponds-je en lui caressant la joue.
'Non, pas toi. Toi, tu ne ressembles à aucune autre femme.'
Je rougis jusqu'à la racine des cheveux et détourne mon regard de ses yeux incandescents.
'Je vais me coucher. La journée va être longue demain'.
'Euh, oui, bien sûr. La salle de bain est juste à côté de la chambre. Première porte à droite'.
'J'y vais, merci'.
Je ressors de la salle de bain dix minutes plus tard, toujours habillée.
Jacob est déjà installé sur le canapé, une couverture sur lui.
Je m'approche, gênée.
'Jacob, je viens de me rendre compte qu'on m'a aussi volé mes nuisettes... Tu aurais quelque chose que je puisse mettre pour me lever tout à l'heure?'
'Ce type est soit un pervers, soit un homme de goût', me répond t'il en riant.
Il se lève et va chercher une chemise et un caleçon dans l'armoire de sa chambre. Il est torse nu et je dois reconnaître que ce que je vois me plaît énormément. Sa musculature saillante est si rassurante et j'ai tellement besoin de me sentir en sécurité en ce moment...
'Ca t'ira?'
'C'est parfait. Je suis vraiment désolée'.
'Pas de soucis. Bonne nuit Bella.'
'Bonne nuit Jacob', lui réponds-je alors qu'il ferme la porte de la chambre derrière lui, me laissant coupable de le faire dormir dans le canapé.


***




J'ai dormi peu et mal. Mes quelques heures de sommeil ont été peuplées de cauchemars.
J'entends du bruit de l'autre côté de la porte. Jacob a l'air d'être déjà réveillé. Je regarde le radio réveil. Il est 09h10. Il n'a pas du beaucoup dormir lui non plus. Mais n'est-il pas sensé être au travail à cette heure-ci?
Je me lève et le rejoins.
Il est en train de faire cuire des oeufs et du bacon, l'odeur alléchante a envahi tout l'appartement.
Il se retourne et me voit. Un grand sourire s'affiche alors sur ses lèvres.
'Salut...', lui dis-je timidement, me sentant soudain très peu vêtue sous son regard inquisiteur.
'Salut. Ma chemise te va vraiment à ravir...'
Je passe nerveusement une mèche rebelle derrière mon oreille.
C'est une première pour moi. Je veux dire, le fait de se réveiller avec un homme. D'habitude, je m'arrange pour qu'on ne se croise pas. Mais là je suis comme une conne, devant un mec craquant et plein d'attention... et avec qui je n'ai même pas couché!
'Je me suis dit que tu devais certainement avoir faim après la nuit que tu as passé', me dit il alors qu'il m'invite à m'asseoir sur le tabouret de l'autre côté du bar.
'Merci beaucoup. C'est vrai que j'ai faim. Au fait Jacob, j'espère que tu ne te mets pas en retard par ma faute.'
'Pas de souci. J'ai appelé le bureau pour prendre ma matinée'.
'Tu n'aurais pas du, vraiment, je vais bien'.
'Ce n'est pas ce que tes cris pendant ton sommeil avaient l'air d'indiquer'.
'Ca m'a un peu secouée. Ce type a volé mes sous-vêtements et je me sens...'
'Violée?'
'Oui. Un truc comme ça...'
Il contourne le bar et me prend dans ses bras, me serrant contre son torse musclé.
Je sursaute. Quelqu'un frappe à la porte.
'Ce doit être un des flics devant la porte qui doit avoir besoin de se vider la vessie. Ils ont fait ça toute la nuit, me dit-il doucement. Entrez!', termine t'il alors qu'il m'embrasse tendrement sur le front, me fixant soudainement droit dans les yeux. Ses lèvres tremblent et je sens qu'il est sur le point de m'embrasser.
'Hum, hum...'
Quelqu'un se racle la gorge. Certainement le flic qui n'a pas trouvé les chiottes.
Nous nous retournons et là...
Edward.



***




Il nous scrute d'un regard noir, la mâchoire serrée. Il tient deux gobelets de café fumant dans ses mains et je sens qu'il est sur le point de les exploser tant ses mains semblent contractées.
Je m'éloigne de Jacob alors que celui-ci ne lâche pas Edward du regard.
Ils se fixent et je déteste ça. On dirait un mauvais western.
'Tu m'as apporté un café, Eddy? Comme c'est mimi! J'espère qu'il y a de la crème et un sucre!', dit Jacob avec un sourire triomphant.
'Va te faire foutre, Jacob!', crache Edward.
'Bah alors, on n'est pas du matin?'
'Je t'interdis de t'approcher d'elle!'
'Sinon quoi? Tu me menaces? Bella est libre de trouver du réconfort dans les bras de qui elle veut'.
'Du réconfort? Ne me prends pas pour un idiot! Tu profites de la situation pour la mettre dans ton lit!'
'Ca ne te regarde pas et je ne profite pas d'elle. J'essaie juste de la protéger'.
'Elle est ma coéquipière! Alors oui, ça me regarde... Et c'est à moi de la protéger!'
'Et c'est vrai que tu as été parfait dans le rôle de protecteur cette nuit! Quelle belle réussite! Bella a failli mourir et tu n'étais pas là!'
'C'est faux!'
'Ah oui? Et tu étais où quand elle a surpris ce type dans sa chambre? Quand il a passé son couteau sur sa gorge? Quand elle l'a poursuivi dans le noir? Et quand elle a été blessée? Hein? Tu faisais quoi?!!! Sois lucide, Edward. Tu aurais du être là pour elle et tu as merdé alors ne viens pas me reprocher de l'avoir fait à ta place!'

Le bruit des gobelets qui tombent. Le café se répandant sur le sol. Les coups...
Edward et Jacob se battent sous mon expression atterrée.
Je ne peux plus voir ça. La nuit a été trop éprouvante.
Je pars dans la salle de bain et me douche rapidement. Je m'habille à la hâte et prends mes valises.
Lorsque je sors de la chambre, Edward et Jacob sont sur le sol. Les coups continuent de fuser et ils ne me remarquent même pas. Tant mieux. Même si je me sens responsable de cet immense gâchis, je ne me sens pas la force d'intervenir entre eux.
Je ferme doucement la porte derrière moi et quitte l'immeuble.
Je reçois un message alors que j'attends un taxi : Pas de problème ma chérie. Je t'ai fait envoyer un camion avec tes meubles. Il devrait être à ta nouvelle adresse pour 16h. Hâte de te revoir. Sois prudente. Charlie.
Un nouvel appartement, dès cet après-midi... C'est au moins une bonne nouvelle pour la journée.





***




J'arrive devant la brigade. Je sais très bien que si je monte tout de suite, je risque de m'attirer les foudres de Carlisle.
Je prends donc l'ascenseur en direction du sous-sol, direction la morgue.
Lorsque j'arrive devant la salle principale d'examen, Rose est en train d'effectuer une autopsie et semble parler toute seule. Incontestablement, elle ne m'a pas remarquée.
'Ouh ça c'est de l'intestin mon mignon! Regarde moi ça, il est magnifique ce grêle. Long, lisse, brillant... Tu devais avoir de sacrés gaz le soir! C'est peut-être pour ça que ta femme t'as tué à grand renfort de coups de poêle...'
Rose arrive même à discuter avec ses morts! Cette fille a vraiment un grain!
'Salut « la femme qui murmurait à l'oreille des cadavres »', l'interromps-je.
'Oh! Bella! Ma chérie! Mais qu'est ce que tu fais ici?'
'Nuit éprouvante et réveil mouvementé.'
'Pour la nuit je suis au courant mais pour ce matin, il faut que tu m'expliques'.
'Partout où je passe, je sème la merde Rose'.
'Bon, et bien je crois qu'un café s'impose ma grande!', dit-elle en retirant ses gants et sa blouse.
Elle pose délicatement son bras sur mes épaules et me mène vers son bureau où trône la machine à café.
'Je viens de délaisser le plus bel intestin grêle qui m'ait été donné de voir pour tes beaux yeux ma chérie alors il serait vraiment sympa de ta part de m'expliquer ce qu'il s'est passé ce matin. Et puis je déteste te voir silencieuse...'
C'est vrai que cela doit bien faire trois bonnes minutes que je scrute impassiblement le café au fond de ma tasse.
'J'ai passé la nuit chez Jacob'.
'Oui, ça aussi je sais et je te trouve vraiment chanceuse!', me dit-elle dans un sourire gourmand.
'Il ne s'est rien passé, Rose. J'étais trop mal pour faire quoique ce soit.'
'Je me doute, oui', me répond t'elle en me lançant un regard plein de compassion.
'Ca n'allait pas trop ce matin et le fait d'évoquer le vol de mes sous-vêtements avec Jacob m'a rendue plus mal encore. Jacob a été génial et très gentleman. Il m'a prise dans ses bras pour essayer de me réconforter et c'est à ce moment là qu'Edward est arrivé. Il a du mal interpréter le geste de Jacob et ils ont commencé à se disputer violemment. Ils en sont arrivés aux mains. Tu imagines? J'ai eu le temps de prendre ma douche et de faire mes valises et ils étaient encore en train de se battre! C'est de la folie! Du coup, j'ai profité qu'ils soient occupés pour me tirer comme une lâche'.
'Bella... Tu n'y es strictement pour rien! Après la nuit que tu as vécu, il est tout à fait normal que tu n'aies pas eu envie d'assister à ce genre de spectacle!'
'Mais merde, Rose! Ils se battaient à cause de moi!'
'Tu n'as pas compris ma chérie. Ils ne se battaient pas À CAUSE de toi mais POUR toi. Et crois-moi, la nuance a son importance! '
'Je reste malgré tout la principale intéressée...'
'S'ils ne sont pas capables de gérer ça entre adultes, ce n'est pas ton problème Bella. Tu dois d'abord penser à prendre soin de toi. D'ailleurs, montre-moi ton bras. Il faudrait que je te change le pansement'.
Nous continuons notre discussion pendant que Rose s'affaire à nettoyer et panser ma blessure.
'Je me sens comme la salope de service. Je ne sais pas si je pourrai continuer de bosser avec Edward. Après cette bagarre, notre relation risque d'être pire encore que ce qu'elle était. Il doit me détester à présent... et Jacob aussi.'
'Tu ne songes tout de même pas à quitter la brigade, Bella?'
'Ca ne fait que quelques jours que je suis ici, ça ne sera pas une grosse perte pour eux'.
'Je t'interdis de dire ça Bella! Et puis Alice et moi, on ne peut plus se passer de toi!'
'Vous êtes bien les seules...'
'Non Bella. En fait, le vrai problème, c'est que tout le monde t'aime. Et certains t'aiment trop. Tu es une fille super, libre, indépendante, forte, belle, pétillante... et un très bon flic. Ta place est ici, avec nous.'
'Je ne veux pas être celle par qui les problèmes arrivent'.
'Non ma belle. Toi tu es « l'obscur objet du désir »'.
Elle me sourit.
Cette fille est aussi folle qu'adorable! Notre conversation m'a fait du bien, même je ne suis toujours pas convaincue du bien fondé de ma présence à la brigade. Je ne pourrai plus affronter Edward. Et puis les brigades, ce n'est pas ce qui manque à New-York...
Les Stups ou les Moeurs, ce n'est pas mal non plus.
Bien sûr, je n'ai pas osé le dire à Rose. Je sais qu'elle serait déçue, même si je reste à New-York.




***




J'arrive à l'étage vers 13h00. Je salue de la tête quelques uns de mes collègues. Ils me regardent tous avec un air ahuri. Pas de doute, à cette heure-ci, tous les flics de New-York doivent être au courant de mon agression d'hier soir.
Aucun de mes coéquipiers n'est présent. Une affichette « en pause déjeuner » est posée sur la table de Mike et Tyler.
Je m'assois devant le PC de mon bureau et commence à rédiger mon rapport.
Me remémorer ces scènes ne m'aide pas à me sentir mieux mais il faut que j'y passe et je préfère le faire tant que personne n'est là.
Une fois terminé, je me mets à taper frénétiquement un nouveau texte.
Ma demande de mise à disposition...

A peine ai-je imprimé les documents que Carlisle sort de son bureau en me faisant signe de l'y rejoindre.
'Comment te sens-tu Bella? As-tu réussi à dormir?'
'Très bien Carlisle, merci. Je vous ai apporté mon rapport'.
'Ah, bien! Merci'.
Il le saisit et se met à lire, inclinant la tête de temps en temps.
'Quand je pense que tu as réussi à lui tirer dessus... C'est dommage, on a repassé la scène au peigne fin mais aucune trace de sang n'a été trouvée'.
'Est-ce que le rapport vous semble assez détaillé?'
'Oui, c'est du bon travail, ne t'inquiète pas.'
J'hésite puis me lance.
'Carlisle... J'aurais aussi... ça... à vous soumettre'.
Je lui tends ma demande de mise à disposition.
Il ne met que quelques minutes à la lire et la pose sur son bureau.
'Je ne comprends pas Bella. C'est à cause d'hier soir? Tu sais que je te donnerai tous les jours de congés nécessaires pour que tu te remettes...'
'Il ne s'agit pas de ça Carlisle. Je suis flic, je sais gérer ce genre de situation'.
'Tu es un très bon flic. Je ne veux pas te laisser partir faire le bonheur d'une autre brigade'.
'Je suis touchée Carlisle mais, vraiment, je ne vois pas comment je pourrais rester plus longtemps'.
'C'est l'équipe? Je pensais pourtant que tu t'étais mieux que bien intégrée'
Je ne réponds pas, gênée.
'C'est Edward, c'est ça?'
'Carlisle, n'insistez pas. Croyez-moi, mes raisons sont bonnes. C'est tout ce que je peux vous dire...'
'Bon... Je te laisse rentrer. J'aimerais que tu te reposes un peu et nous reparlerons de ça demain matin.'
'Très bien, merci Carlisle.'
Je retourne à mon bureau.
Tyler, Mike, Jasper et Emmett sont revenus de leur pause déjeuner. Edward aussi est là. Il a quelques marques sur le visage et je n'ose plus le regarder davantage.
Je range mes affaires dans mon sac, silencieusement.
Emmett rompt le silence.
'Ca va?'
'Oui, merci Emmett. Carlisle m'a demandée de prendre congé cet après-midi. Je vous retrouve demain matin.'
'Mais ton déménagement? Tu ne veux pas d'un coup de main de tes collègues beaux et musclés?'
'En fait mon père n'a pas pu me faire livrer mes meubles avant ce week-end. Je me suis trouvée un autre hôtel en attendant', mens-je.
'Tu ne veux pas nous rejoindre au QG ce soir? Ca te fera du bien.'
'Non, mais merci. Tu es adorable Emmett. Ce soir, pour moi ce sera une bonne cuite, un coup de bite et au lit!'
Je croise le regard indéchiffrable d'Edward.
Emmett me sourit et me caresse gentiment la joue de sa grosse main.
'Je suis désolé Bella. Mon frère est un piètre coéquipier et un vrai con. Je suis bien content que Jacob lui ait mis une dérouillée', me dit-il à voix basse.
'T'inquiète, je m'en remettrai.'

Je prends mon sac et mes valises et quitte l'étage sous le regard désolé de mon équipe.
Edward, lui, cache son visage dans ses mains.
C'est à ce moment que j'entends Carlisle sortir de son bureau.
'Edward! Dans mon bureau! Maintenant!'





***




Charlie a encore fait des merveilles. J'ai à peine eu le temps de récupérer les clés de mon nouvel appartement et signer quelques papiers que les livreurs arrivaient avec mes effets personnels et mes meubles.
En à peine trois quart d'heure, tous les cartons étaient dans le salon.
Il faut dire qu'il n'y a pas grand chose.
Ma vie est vide... Pauvre constat.
J'ai déballé quelques vêtements, des affaires de toilettes, des ustensiles de cuisine. J'ai aussi monté mon lit, une armoire, la table de salle à manger. Le strict minimum pour survivre jusqu'au week-end. Là j'aurai le temps de tout mettre en place.
Quoiqu'il soit, même si l'emménagement n'a pas été aussi festif que je l'imaginais, je suis enfin CHEZ MOI.
Je me mets devant la grande baie vitrée du salon et admire le soleil se coucher sur l'Hudson.
Il a l'air de faire plus froid encore que cet après-midi. Pourtant j'ai besoin d'un verre. Il faut que je redevienne la Bella forte et « jemenfoutiste ».
Après tout, je ne comprendrai jamais Edward et envisager une relation avec Jacob relève du suicide professionnel. Alors à quoi bon me torturer? Mieux vaut revenir aux bons vieux basiques! Tant qu'à mourir jeune, assassinée par un mafieux russe, autant que j'en profite avant.
Et puis ça tombe bien parce que j'ai repéré un bar à quelques mètres de l'immeuble.
Allez, go! Une douche, une tenue de combat et je retourne dans l'arène!




***



L'alcool fait son effet. Je me sens détendue et légère. Je croise et décroise mes jambes suggestivement depuis plus d'une heure et certains ont l'air de mordre à l'hameçon.
Je sais, ça fait « rabatteuse » mais là j'ai vraiment besoin de me perdre. Je veux oublier ne serait-ce que quelques heures, les russes, Edward, Jacob...
Un type plutôt pas mal s'approche.
'Vous ne devriez pas rester seule dans un bar la nuit mademoiselle. Ca pourrait être dangereux.'
'Et qui vous dit que ce n'est pas moi le danger?'
'Vous n'en avez pas l'air'.
'Allez dire ça à mon collègue...', réponds-je désabusée.
'Rupture sentimentale?'
'Vous êtes curieux de nature ou vous comptez jouer les chevaliers blancs? Non, franchement, vous ne préférez pas boire un verre avec moi plutôt que de tergiverser sur ma situation amoureuse inexistante?'
'Je pense que vous avez déjà assez bu'.
'Pas faux... Alors qu'est ce qu'on fait? On baise?'
Il me regarde incrédule.
Je pose ma main sur son jean, au niveau de son entre-jambes et je sens immédiatement son sexe se durcir.
'Allez, c'est bon. Je sais que tu as envie de moi.'
Je lui tends ma main. Il la saisit.
'Suis-moi', lui murmuré-je.
Je le mène au fond du bar, là où se trouvent les toilettes. Il se fait tard et en cette soirée d'hiver en pleine semaine, le bar est quasiment vide, assurant un minimum d'intimité.
Je le pousse dans un des WC pour femmes.
Il ne lui en faut pas plus pour l'émoustiller. Il se jette sur ma bouche.
L'homme gentil a trépassé pour laisser place à l'homme des cavernes. Ces mecs sont si prévisibles...
Il soulève mon chemisier et malaxe mes seins avec impatience, goûtant mes mamelons.
Je défais les boutons de sa braguette et m'empare de son sexe, le caressant à pleine main. Je lui enfile un préservatif.
Il gémit.
Sans que je m'y attende, il me retourne et je me retrouve ainsi le visage collé contre le mur froid.
Il relève ma jupe et descend mon string sans préambule. Monsieur a l'air pressé...
Il caresse mes fesses et me pénètre alors violemment. Je geins. C'est soudain, bestial, mais c'est exactement ce dont j'avais besoin.
Ses coups de reins sont rapides et profonds, écrasant mon visage et ma poitrine contre le mur à chaque va-et-vient.
Son souffle se fait de plus en plus bruyant contre ma joue et il accentue encore la cadence. Des frissons commencent à remonter du bas de mon ventre et je sens mon vagin se rétracter sur son membre alors que je crie. Il jouit quelques secondes après moi.

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