Sur la ligne jaune - Chapitre 3

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 11:18


CHAPITRE III
- A normal day on Earth -


Ok. Je dois l'avouer. La vue de tous ces corps en décomposition m'a sévèrement secouée.
Je laisse Edward m'amener hors du hangar.
Je n'aime pas trop la proximité de deux corps en général. Après tout, il y a la baise pour ça! Mais en dehors du sexe, les attouchements aussi amicaux soient-ils, me terrorisent.
Je suis donc mal à l'aise dans les bras d'Edward, et encore plus sous le regard envieux des gars qui attendent dehors. Mais je n'ai pas le choix. J'ai l'estomac au bord des lèvres et j'ai l'impression d'avoir des jambes en coton.
Bon, je précise : je me laisse guider mais je ne m'appuie pas sur lui! Je ne suis pas une mauviette quand même...


Edward passe les consignes à un flic en uniforme et m'emmène jusqu'à la voiture.
'T'es à quel hôtel?'
Je le regarde, stupéfaite.
'Attends, là! Je suis peut-être un peu secouée mais ce n'est pas la première fois que je vois un corps! Et les cadavres de gamins ne sont pas beaux non plus! Il est hors de question que tu me ramènes à l'hôtel! On retourne au poste. Point final!'
Il sourit.
'C'est juste que l'odeur des corps s'est imprégnée dans tes vêtements et tes cheveux et que je pensais que tu préférerais prendre une douche plutôt que d'imposer ça à tes nouveaux collègues...'
'Oh.'
Merde. Il a raison. Je pue.
'Sans vouloir te vexer Edward, tu ne sens pas la rose non plus!'
'Je comptais me doucher aussi, une fois arrivé au poste. J'ai toujours des affaires de rechange au bureau.'
'Dans ce cas, je prends juste des vêtements et je me douche au poste aussi. On perdra moins de temps.'
'Swan, je crois qu'il est préférable que tu te douches à l'hôtel... Il n'y a pas de sanitaires pour femmes'.
J'avais oublié ce détail...
'Ok. Dépose-moi à l'hôtel Excelsior alors. Je te rejoindrai en taxi'.
Il met le contact et nous partons.
Certes, notre relation devient plus « normale » mais je sens bien que tout l'agace en moi. En même temps, je le comprends : j'arrive à m'agacer moi-même!


***


Le trajet se passe en silence, mais ça serait le contraire qui m'inquiéterait à présent!
Nous arrivons devant l'hôtel et je suis surprise de voir qu'il se gare.
'Tu te gares?'
'Oui, je t'attends. Tu auras du mal à trouver un taxi, il est 8h00 du matin et il y a un trafic monstre'.
Décidément, tout me contrarie chez lui...
Je sors donc de la voiture, vaguement énervée, jette un sourire entendu au réceptionniste (je l'ai grillé en train de se faire tailler une pipe_il est marié_ par une femme_qui n'était pas la sienne_ de chambre dans l'ascenseur. Forcément, ça crée des liens...).
J'attends devant l'ascenseur. Je pense à Edward qui doit se geler les miches dans la voiture en m'attendant. Ca me fait sourire.
Bon, en même temps, je ne l'aime pas mais il est mon coéquipier...
Prise de remords je reviens sur mes pas au moment où l'ascenseur arrive.

Je l'aperçois de l'entrée de l'hôtel. Il est toujours dans la voiture, en train de souffler dans ses mains pour tenter de les réchauffer.
Il est surpris quand je toque à sa fenêtre. Il baisse la vitre.
'Swan! Moins de 3 minutes pour te doucher... tu m'impressionnes!'.
'Monte, abruti! J'ai déjà eu mon quota de morts pour la journée.'
Il me sourit et sort de la voiture.
Je déteste lorsqu'il sourit avec son air satisfait. En fait, je le déteste tout court.

Nous recroisons le réceptionniste qui me lance de nouveau son regard entendu... sous les yeux ahuris d'Edward qui lui, n'a rien compris.
Nous arrivons dans ma chambre.
Edward s'assoit sur le bord du lit et allume la chaîne des informations en continu.
Je suis surprise de constater qu'ils parlent déjà des corps que nous avons trouvés au petit matin. Les journalistes ici sont bien plus rapides qu'à Seattle. Il faudra que je sois prudente.
'Merde! Les rats! Ils ne perdent vraiment pas de temps!', grondé-je.
Edward pousse un soupir de désolation.
Je pars me doucher.

L'eau chaude me fait un bien fou. Je me savonne 3 fois de suite, même punition pour mes cheveux. Il faut bien ça pour enlever l'odeur.
Je me sèche, enfile mes sous-vêtements et sors pour aller chercher des vêtements propres dans la valise et m'habiller.
Là, Edward me fixe, comme paralysé.
'Mais putain, Swan! Tu ne peux pas te balader à moitié nue comme ça!'
'Baisse d'un ton Edward! C'est ma piaule ici, je te rappelle!'
'Ouais mais merde! Je suis un mec et je bosse avec toi!'
'Et bien, justement! Nous sommes coéquipiers, donc pas d'histoire de cul entre nous. De la confiance. Juste de la confiance.'
'Je suis d'accord, Swan... mais est-ce que ça nécessite vraiment que tu m'imposes ta nudité?'
'Imposer? Merci... Je ne voulais pas te choquer Edward. J'ai fait ça sans y penser. La nudité ne m'a jamais causé de problème. Mon ancien coéquipier m'a vue une bonne cinquantaine de fois à poil...'
A mon grand étonnement, Edward se met à rire.
'Et il a fait combien de crises cardiaques le brave homme?'
Je me mets à rire à mon tour.
'Allez, rhabille-toi', me dit-il en me jetant un paquet de fringue sur le visage.

***

Nous nous retrouvons seuls dans l'ascenseur. Edward sourit toujours. Au moins, j'ai réussi à le dérider!
'Swan?'
'Oui?'
'Tu es vraiment... une fille étonnante'.
'Je prends ça comme un compliment'.
Silence.
Il rit en mettant la main dans ses cheveux.
'... et très bandante aussi!'
Nous rions.

Certes, j'y suis peut-être allée un peu fort mais j'ai gagné un coéquipier.


//////////////////////


Nous arrivons au poste. Une fois de plus, les regards sont posés sur moi.
Edward me regarde en souriant.
'Tu comptes aussi te mettre à poil au milieu du poste?', me chuchote t'il à l'oreille.
Je m'approche et lui murmure tout aussi bas 'Je réserve ce traitement uniquement aux têtes de gland'.
Il lève les yeux au ciel en me tapant sur l'épaule.
'Edward, je peux te demander si tu as un lien de parenté avec le Capitaine et Emmett?'
'Carlisle est mon père. Et Emmett, mon couillon de frère...'.
Je hausse les épaules.
'Une histoire de famille, quoi!'


***

A peine nous installons nous à notre bureau que nous sommes assaillis par le reste de l'équipe.
'Belle prise, les gars!'
'Sacrée première, Bella!'
'Ca c'est une entrée en matière musclée comme je les aime!'.
Après de brèves accolades, Edward me laisse avec mes partenaires surexcités pour aller se doucher.
Quand il revient, nous avons déjà sorti tous les dossiers et les photos des précédentes scènes de crime sont punaisées sur le tableau en liège.
Nous sommes tous en pleine discussion de boulot quand tout à coup, Jasper dit 'merde, ça sent les ennuis'.
Nous suivons son regard.
Un pur canon vient de rentrer dans notre salle. Grand, la peau mate, les cheveux et les yeux très foncés, habillé dans un costard qui laisse deviner sa musculature. Miam...
Il se dirige directement dans le bureau du capitaine.
'Et c'est qui, lui?', demandé-je songeuse.
Les mecs rient.
'N'y pense même pas, Bella', me dit Emmett, 'c'est Jacob Black... l'adjoint du procureur'.
Ah oui, forcément... Vu comme ça.

Un quart d'heure plus tard, toute notre équipe est convoquée dans le bureau.
Je rentre en dernier... et je croise le regard du jeune adjoint du procureur. Ce type me déshabille du regard sans la moindre gêne! Mais tu vas baisser les yeux petit prétentieux!

Carlisle prend la parole.
'Nous sommes ici pour discuter de « l'affaire des russes ». Bella, Edward, je vous félicite pour votre découverte.'
'Mais?', interviens-je.
Carlisle me sourit.
'Jacob, je te présente notre nouvel inspecteur, le lieutenant Isabella Swan'.
'Enchanté, Lieutenant Swan. Je suis Jacob Black, adjoint du procureur.'
'Je sais', dis-je sèchement.
Il sourit. Petit insolent...
Mes coéquipiers me regardent, se retenant de rire devant mon attitude limite discourtoise avec Jacob Black.
L'adjoint du procureur prend la parole.
'C'est une belle découverte, certes, mais nous avons un problème...'
'Développe, Jacob!', dit Mike.
'Vous ne pourrez pas vous en servir comme élément de l'enquête et encore moins comme preuve à charge contre un potentiel prévenu'.
'Mais pourquoi?!', commence à s'emporter Edward.
'Edward, calme-toi', lui intime Carlisle.
'Parce que vous avez forcé ce putain de cadenas! Vous n'aviez pas de commission rogatoire!', reprend Jacob.
'On n'a rien sans rien, Mr Black. Et vous devez certainement le savoir', grondé-je
'Ce que je sais, c'est que je ne pourrai pas me servir de ce précieux élément devant un tribunal. Ce que je sais, c'est que cette équipe fait de l'excellent travail mais vos méthodes sont limites! Cela va faire trois ans que je passe mon temps à vous sauver les miches et je suis à court d'argumentation. Ce que je sais c'est que même la nouvelle recrue n'a pas l'air d'aimer le droit chemin de la loi!', crie t'il, visiblement exaspéré.
Cette fois-ci, tout le monde se tait.
Edward, un peu calmé, reprend la parole.
'Ok, Jacob. Alors qu'est ce qui nous reste comme solution pour coincer ces pourris?'
'James...', répond alors Jacob dans un souffle, 'il n'est peut-être qu'un intermédiaire mais il peut nous mener droit aux gros poissons'.
'On l'a déjà cuisiné 4 fois. Ce type est un dur. Il ne lâchera rien', réplique Edward.
'Si, peut-être que cette fois-ci sera la bonne...', dit Jacob l'air très intriguant tout à coup.
'Je ne vois pas ce qui le ferait craquer, Jacob, on n'y est pas allé de main morte', dit Jasper.
Jacob se met alors à me fixer.
'James adore les jolies femmes...', dit-il en me souriant.


***


Bien sûr, toute l'équipe est contre l'idée de m'utiliser. Ca proteste dans tous les sens et personne ne me demande mon avis.
J'en ai assez. Je ne connais pas ce James et il n'a pas l'air tendre mais je suis flic tout de même!
Agacée, je m'éclipse hors du bureau.
Quelques minutes après, Jacob sort à son tour alors que les conversations sont toujours aussi animées dans le bureau de Carlisle.
Il s'approche de moi.
'Bon je dois y aller. J'ai une plaidoirie dans une heure. Vous faîtes quelque chose ce soir?'
'C'est une invitation?', lui demandé-je, complètement prise au dépourvu.
'Oui, explicitement.'
'Et si j'ai déjà quelqu'un dans ma vie?'
'Alors il a un nouveau concurrent. Et la liste doit être longue...'
'Je n'aime pas les flatteries et je ne suis pas assez stupide pour les croire'
'Je sais. Et je ne perds jamais mon temps à flatter des filles qui ne le méritent pas. Il n'y a rien à y gagner'.
'Et que pensez-vous gagner avec moi?'
'Pour l'instant, je me contenterai de prendre ce que vous voudrez bien me donner'.
'Gentleman?'
'Pas du tout. Mais patient, oui'.
'Ce soir je sors avec l'équipe. On va boire un verre après le service. Désolée. Peut-être une autre fois?'
'Au fameux QG j'imagine?'
'Oui'.
'A bientôt, Lieutenant Swan'.
'Au revoir Mr Black'.

Waouh! Ca c'est un mec qui a de la suite dans les idées... Mais c'est moi qui décide qui je mets dans mon lit et il me semble un peu trop arrogant pour mon ego surdimensionné.
Ceci dit, il est vraiment sexy et cela va faire plusieurs jours que je n'ai pas eu une bonne partie de jambes en l'air. Mais de là à le faire avec l'adjoint du procureur... Cette situation pourrait vite se retourner contre moi ou même pire, contre l'équipe.

Une main sur mon épaule me fait sursauter.
Le reste de l'équipe vient de sortir du bureau de Carlisle.
'Ca y est? On a terminé la compétition de testostérone? Fini de parler de moi comme si je n'étais pas là?', dis-je sèchement.
Mike me prend par les épaules.
'Allez Bella, boude pas! On ne voulait pas te mettre à l'écart et puis de toute façon Carlisle a décidé que ce serait toi qui aurais le dernier mot'.

Génial! Et je devrais me contenter d'être le maillon faible de l'équipe? Celle que l'on doit protéger du méchant James? Mais merde, je suis flic!
Enervée, je mets mon manteau et sors de la salle des inspecteurs.
Là, j'ai vraiment besoin d'une clope!


///////////


Il fait un froid de dingue.
Comme par hasard, je ne trouve plus mon feu. Toute l'histoire de ma vie...
Je commence à pester contre moi-même et le reste de l'équipe.
'Merde! Merde! Merde! Et re-merde!'
Une femme que je n'avais pas vu s'approcher me tend son briquet.
Elle fait ma taille, de longs cheveux miel, des yeux verts. Très jolie. Je lui donne la quarantaine.
Je la remercie.
'Mauvaise matinée, on dirait?', me dit-elle en souriant.
'Oui, c'est le moins qu'on puisse dire! D'abord je découvre des cadavres liquéfiés, puis je me prends la tête avec mon con de coéquipier qui a un balai coincé dans le fion, après c'est ce branleur d'adjoint du procureur qui me fait du gringue et pour terminer, ma super nouvelle équipe qui décide que je ne suis pas apte à appréhender un gars parce qu'il est soit-disant trop dangereux!'
Je me rends compte alors que je viens de prononcer ma tirade effrénée à une inconnue.
'Je suis désolée... Je ne vous connais pas et je vous raconte mes petites misères'.
Elle me sourit toujours, l'air attendri.
'Vous savez, nous avons tous nos mauvais jours'.
'A ce propos, j'en ai même oublié de me présenter. Je suis le Lieutenant Isabella Swan. Je travaille ici depuis hier.'
'Et je suis Esmée. Esmée Cullen. La femme de votre capitaine. Je suis venue le chercher pour qu'on déjeune ensemble. Il m'a dit beaucoup de bien de vous'.
Je ne savais plus quoi dire. J'étais mortifiée!
'Et je suis aussi la maman de votre coéquipier... avec un balai dans le fion'.
Au secours!!!!!!
Elle se met à rire en me caressant la joue.
D'ailleurs, d'autres rires se mêlent au sien.
Je lève la tête. Toute mon équipe est en train de se bidonner à la fenêtre. Edward, Emmett et Carlisle en première ligne.
Ils avaient suivi toute notre conversation...

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