Sur la ligne jaune - Chapitre 22

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 12:09


CHAPITRE XXII
- Fate is nothing you can back away -



Alec's POV

La nuit a été courte, voire inexistante. Ni la présence des gardes de mon oncle ni celle d'Edward auprès de Bella n'ont eu raison de mon anxiété. J'ai peur pour elle. Et j'ai mal. J'ai mal de ne pas être celui auprès duquel elle se réfugie lorsqu'elle a peur. Mal de ne pas la toucher, de ne pas la faire mienne. Mal de savoir que son enfant aura les yeux verts et non bleus parce que j'ai abandonné le combat pour la gagner, elle, la femme de ma vie. Je voulais qu'elle soit heureuse et la voir ainsi me fait... mal.

J'en suis à mon troisième client de la matinée et j'ai traversé New-York tout autant de fois, embouteillé dans un trafic pré-Noël qui me rend nostalgique et triste.
J'ai déjà essayé de joindre Demetri à plusieurs reprises pour qu'il me prépare des dossiers que nous avons en commun mais je suis toujours tombé sur son répondeur. Idem au bureau de mon père. Certainement un rendez-vous impromptu... De toute façon, nous devons nous retrouver pour manger ensemble à 13h.
Je me gare enfin et me dirige vers l'immeuble où travaille mon troisième client. Je laisse mon portable sur silencieux afin de ne pas être dérangé pendant mon rendez-vous.


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Jasper's POV

J'observe le plafond depuis plus d'une heure, guettant un hypothétique sommeil qui se fait attendre. Cette soirée a été rude pour mes nerfs de flic pourtant expérimenté. Lorsque Rose m'a pris à part pour me dire qu'elles avaient été suivies pendant leur courte excursion en forêt, j'ai cru défaillir. Les Cullen, ils sont comme ma famille. Je considère Emmett et Edward comme mes frères, Esmée et Carlisle comme mes parents. Rose et Bella sont de vraies amies, et Alice... Et bien Alice je l'ai dans la peau depuis le premier jour où je l'ai rencontrée dans ce bar, où elle m'a servi une bière sans que je sache qu'elle était la sœur d'Ed et Em. Nous sommes devenus amis au fil des ans. J'ai toujours rêvé de plus, pas elle.
En fait cette soirée a été dure parce que j'ai eu peur pour ceux que j'aime.
J'entends le froissement des couvertures dans le salon. Apparemment, Alice ne dort pas non plus.

J'ai du finir par m'assoupir car je suis réveillé par une partie de mon matelas qui s'affaisse.
Je me relève brusquement pour entrevoir Alice assise sur le bord du lit dans la pénombre. Elle a les yeux pleins de larmes. Je regarde mon réveil : 03h09 du matin.
'Alice ? Qu'est-ce qui se passe?'
'Rien... J'ai du faire un cauchemar. Excuse-moi, je ne voulais pas te réveiller'.
'Non, ça va. Ne t'inquiète pas'.
'Qu'est-ce qu'ils nous veulent ces types?'
'C'est lié à l'enquête et je t'avoue qu'aucun d'entre nous ne sait réellement pourquoi ils sont après nous. D'une manière ou d'une autre, on a du mettre le doigt sur quelque chose de sérieux mais il faut maintenant qu'on sache quoi'.
'J'ai peur, Jaz'.
'Tout va bien aller, je te le promets', lui assuré-je en glissant mes doigts le long de ses joues.
Sans me laisser le temps de réagir, elle s'agenouille à califourchon sur mes jambes, créant un point de contact avec mon excitation naissante de l'avoir si près de moi en nuisette.
'Alice, qu'est que tu fais ? Je ne suis pas sûr... que ce soit une bonne idée... Tu n'es pas dans ton état normal. Tu es effr...'
Elle ne me laisse pas terminer ma phrase. Elle prend mon visage entre ses mains et m'embrasse. J'aurais aimé avoir la force de lui résister, pour ne pas profiter de son état de faiblesse, mais à partir du moment où ses lèvres se posent sur les miennes, je ne peux reculer. Je suis cuit.
'Jaz, je n'ai jamais été aussi sûre de ma vie que maintenant. Je te veux, toi, et personne d'autre. Ça a toujours été toi, et ce, depuis que tu as franchi la porte du bar ce fameux soir. Dis que tu me veux toi aussi... S'il te plaît... Je veux l'entendre'.
Et ces quelques mots ont raison de tout...
'Oh Ciel, bien sûr que je te veux Alice. Je t'attends depuis si longtemps', lui dis-je en l'embrassant à mon tour.
'Alors cessons de gâcher notre temps', me répond t'elle en retirant sa nuisette.


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Emmett 's POV

J'arrive à la brigade un peu tendu. La nuit a été courte. Rosie s'est réveillée à plusieurs reprises en criant, prise d'angoisse. Je l'ai accompagnée jusqu'à son bureau au sous-sol ce matin. Elle a les traits tirés et en d'autres temps je lui aurais dit qu'elle reste chez moi la journée mais là, bizarrement, je suis heureux de la savoir à quelques mètres de moi, en sécurité.
Je sirote un café infect tout en observant mon père du coin de l'œil, à travers les vitres de son bureau. Il passe et repasse à travers le local, le combiné du téléphone contre l'oreille et la main frottant nerveusement ses cheveux_une habitude dont a hérité mon frère. C'est d'ailleurs le moment que choisit Ed pour arriver.
'Salut Em. Sale gueule ce matin...'
'Merci frangin, t'as pas vraiment meilleure mine'
'Je sais. Je suis plutôt stressé et j'ai passé ma nuit à réfléchir. J'ai peur pour Bella'.
'T'inquiète, on sera là pour la protéger'.
'Merci... Je lui ai demandé de vivre avec moi hier'
'Non, déconne... Et alors, qu'est ce qu'elle t'a dit?'
'Elle m'a répondu oui. Sans même paniquer!'
'Waouh Ed ! Félicitations frangin!', lui dis-je enthousiaste alors que je ne peux m'empêcher de lui donner une accolade affectueuse (mais virile!).
'Oh... c'est beau l'amour fraternel ! Vous fêtez quoi au juste?', nous demande un Jasper visiblement fatigué mais souriant.
'Bella a accepté de vivre avec moi', lui répond aussitôt Ed.
'C'est génial mec ! On dirait que vous avez décidé de passer à la vitesse supérieure!'
'On peut dire ça oui, mais avec Bella, mieux vaut y aller petit à petit pour éviter qu'elle ne prenne les jambes à son cou!'
'Et d'ailleurs Jaz, comment s'est passée ta soirée avec notre sœur chérie ?', le taquiné-je tout en faisant un clin d'oeil à Edward.
'Et bien justement les gars... je voulais vous dire un truc important et...'
'Accouche mec!', le raille gentiment Ed.
'Et bien... comment dire... Alice et moi... hier... en fait je n'ai rien forcé... mais la nuit... vous comprenez... elle était là... et puis elle m'a dit toutes ces choses... alors je me suis dit non mais j'ai dit oui... et puis...'
'Euh... j'ai rien compris Jaz...', l'interromps-je éberlué.
'Alice et moi on a fait l'amour', répond t'il dans un souffle.
Ed et moi nous regardons, le sourire aux lèvres.
Ils l'ont fait, enfin !
'Alléluia !!!', nous écrions-nous en cœur, lui tapant amicalement sur l'épaule.
Il est heureux de notre réaction mais visiblement gêné. Qui aurait cru que le si flegmatique Jasper pouvait perdre son sang froid devant notre petit lutin de sœur ?
'Et dis-moi Ed, où t'as caché ma coéquipière ? Ne me dis pas qu'elle fait la grasse matinée', demandé-je à mon frère.
'Elle ne devrait plus tarder à arriver. Elle voulait passer voir Jacob pour récupérer une autorisation de consultation des comptes personnels et professionnels de Aro Volturov'.
Alors que nous nous installons à nos bureaux respectifs, Jim arrive avec une feuille à la main.
'Ça y est les gars, on a enfin le portrait-robot qu'a fait dessiner Bella. C'est arrivé cette nuit'.
Nous prenons la feuille et la regardons attentivement.
'Il a vraiment une sale gueule ce type mais il ne me dit absolument rien', dit alors Jasper.



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Edward's POV

Em, Jaz et moi consultons les bases informatiques de la police et du FBI afin de voir si le type du portrait-robot est connu des services. Pour l'instant rien, mais les bases sont énormes et il nous faudra du temps avant de tout éplucher.
Du temps... Merde !... Depuis combien de temps consultons-nous les bases ? Et pourquoi Bella n'est elle pas encore là ?
Il est 10h30 et pas la moindre trace de Bella dans la brigade, ni à la morgue avec Rose. J'appelle Alice et elle non plus ne l'a pas vue.
Je commence sérieusement à m'inquiéter.
Je préviens Emmett et Jasper et frappe à la porte du bureau de mon père.
'Oui?'
'Salut papa. T'as une minute?'
'Certainement, qu'est-ce qu'il y a?'
'Personne ne sait où est Bella...'
'Attends, fils, avant de paniquer, as-tu vu avec Rose et Alice?'
'Oui.'
'Elle ne devait pas passer voir Jacob?'
'Si, mais quand j'appelle je tombe sur sa conne de secrétaire qui ne veut pas me le passer'.
'Ok Edward, on se calme. Je vais l'appeler moi. Assieds-toi je branche l'interphone'.
Mon père décroche le combiné alors que Jasper et Emmett investissent à leur tour le bureau, l'air concerné.
'Bureau du procureur adjoint Black, bonjour'
'Bonjour, ici le Capitaine Cullen de la brigade criminelle. Monsieur Black est-il disponible?'
'Désolée Capitaine mais Mr Black reçoit quelqu'un en ce moment-même. Peut-il vous rappeler lorsqu'il aura fini?'
'Non, c'est assez urgent Mademoiselle.'
'Très bien, je vais voir s'il peut prendre votre appel. Un instant je vous prie.'
Musique d'attente.
'Carlisle ? Un problème?'
'Excuse-moi Jacob, mais il s'agit d'une urgence. As-tu vu Bella ce matin ? Elle devait passer dans ton bureau.'
'Oui, elle est passée vers 8h. Que se passe t'il ? Elle a disparu?'
'Je ne sais pas... Personne ne l'a revue depuis qu'elle est passée te voir'.
'Écoute, elle est venue récupérer son autorisation de consultation des comptes de Volturov. J'en ai profité pour lui donner une copie du portrait-robot que j'ai reçu cette nuit et elle est partie.'
'Ok, préviens-moi si tu as du nouveau'.
'Pas de problème. Je compte sur toi pour faire de même. J'espère juste qu'il ne lui est rien arrivé.'
Mon père raccroche et à présent je peux lire l'anxiété sur son visage.
'Je crois qu'il me reste encore quelqu'un à contacter', grimacé-je.
Je sors du bureau de mon père, immédiatement suivi par Emmett et Jasper.


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(Back to) Alec's POV

Je sors de mon dernier rendez-vous de la matinée. Je regarde mon téléphone. Trois appels manqués de Demetri dont un avec message. Je consulte mon répondeur.
'Alec, désolé d'avoir loupé tes appels, j'ai eu une grosse matinée. On va être obligé de remettre le déjeuner à un autre jour. Un gros client a débarqué à l'improviste. On se voit pour 17h. À plus.'
Je laisse échapper un soupir. Non pas que je tienne réellement à manger avec mon père et mon frère mais je voulais profiter de ce déjeuner pour leur faire part de mon intention de quitter les affaires familiales. On dirait que ce sera reporté à plus tard...
Je décide donc de rejoindre mon oncle Marcus et m'insère dans le trafic dense.

Alors que je me gare devant son restaurant, mon téléphone se met à sonner.
'Alec Volturov'.
'C'est Edward. Dis-moi que Bella est avec toi.'
'Non. Elle n'est pas avec moi. Elle devrait ? Qu'est ce qu'il y a ? Où est elle?'
'Personne ne l'a vue depuis 8h30 ce matin...'
'Tu étais sensé la protéger!'
'Ce n'est pas le moment Volturov ! Aide-moi plutôt à la retrouver!'
'Je suis chez Marcus. Je vais lui demander s'il l'a croisée'.
'Ok.... euh... merci...'
'Tiens-moi au courant, et tu as intérêt qu'on la retrouve espèce d'abruti de flic!'
Je raccroche brutalement et cogne mon front contre le volant.
Pourquoi ai-je fait confiance à ce con de poulet !? Mon Dieu... Et où est Bella ?

J'entre dans le restaurant et Marcus m'accueille chaleureusement.
'Alec ! Quelle bonne surprise ! Je ne t'attendais pas ici ce midi.'
'Bonjour Marcus. As-tu vu Bella?'
'Oui, en effet, ce matin. Il devait être 9h. Elle était très excitée. Elle a reçu le portrait-robot de l'assassin de sa mère et est venue m'annoncer la nouvelle. Elle voulait boire un café rapide et rejoindre la brigade pour commencer à montrer tout de suite le portrait avec l'aide de son coéquipier. Elle devait être sacrément pressée parce que lorsque je l'ai laissée elle était en train de regarder notre photo de famille et quand je suis revenu à peine trois minutes après avec mes cafés, elle était partie. Connaissant Bella et son implication dans ses enquêtes je ne me suis pas inquiété'.
'Marcus, on a perdu la trace de Bella... Elle est introuvable.'
'Co... comment?'
'Il faut que j'aille à la brigade voir s'ils ont du nouveau'.
'Attends Alec ! Je t'accompagne'.



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Carlisle's POV

Il est plus de 13h et nous sommes toujours sans la moindre nouvelle de Bella. Son portable ne répond pas et les patrouilles que j'ai envoyées sillonner la ville n'ont rien trouvé non plus. Jacob et Rose nous ont rejoint, et même Esmée et Alice malgré mon désaccord. En même temps, je peux comprendre leur inquiétude. Je ressens la même mais je me dois de ne pas le montrer. Il faut que je garde la tête froide, même si tous mes instincts sont en alerte et que je pressens que quelque chose de grave a du lui arriver.

Tout à coup, Alec Volturov et un autre homme entrent précipitamment dans notre grande salle. L'homme âgé, apparemment essoufflé, se précipite vers Edward.
'Bella est passée me voir ce matin pour m'annoncer qu'elle pouvait enfin présenter le portrait-robot que vous aviez reçu cette nuit. Je lui ai proposé un café mais avant même que je lui apporte elle était partie. Je suis désolé Edward. Si j'avais su je l'aurais retenue...'
'Vous n'y êtes pour rien Marcus. Vous avez déjà fait beaucoup', le rassure mon fils.
Son neveu le prend par les épaules et le fait assoir sur une chaise.
'Je vais prévenir Demetri que je ne serai pas là pour 17h. J'en ai pour une seconde. Reste calme'.
Il s'éloigne, le portable à l'oreille.

Quelques minutes plus tard il revient, livide.
'J'ai quelque chose pour vous...'
Nous le regardons sans vraiment comprendre. Il appuie sur la touche interphone de son portable.
'Irina, je suis à la brigade criminelle, pouvez-vous répéter ce que vous venez de me dire?'
'Euh... Et bien ce matin, la femme policier brune est revenue à la compagnie. Elle voulait absolument parler à Mr Aro mais je lui ai dit que c'était impossible alors elle a forcé le passage et est entrée dans le bureau sans autorisation. Aro m'a demandé de les laisser et je suis retournée au standard. Quand je suis repassée apporter le thé de 11h, Ms Aro et Demetri n'étaient plus dans leur bureau.
Comme je ne les ai pas vus descendre, j'en ai déduit qu'ils avaient du partir par l'entrée Ouest du bâtiment. Est ce que tout va bien Mr Alec?'
'Oui... euh... merci Irina. Et prévenez-moi si mon père et mon frère refont surface'.
Nous sommes sous le choc.
Marcus se lève péniblement, tremblant, et son neveu le retient par le bras.
'Je veux voir le portrait-robot', me demande t'il.
Je lui tends le fax.
Il ne le regarde qu'une seconde.
'Mon Dieu!', s'écrit-il.
Son neveu s'empare du dessin, le regarde à son tour et me fixe avant d'affirmer d'un voix blanche : 'Il s'agit de mon oncle Caïus'.

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