L.A. Blues - Chapitre 5

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 12:23


CHAPITRE 5 – « Dr BLATTE » ET MOI



CE QUI A ÉTÉ DIT :


« LES INDISCRÉTIONS DE BELLA » – L.A. MORNING du 01 juillet 2010

UNE CÉLÈBRE ENTOMOLOGISTE DISPARAÎT MYSTÉRIEUSEMENT.


Carrie Turner, entomologiste de réputation mondiale a disparu dans des circonstances mystérieuses la nuit dernière. La célèbre scientifique était spécialisée dans l'étude du comportement des blattes. Grâce à deux ouvrages devenus références, elle avait réussi à prouver le fabuleux pouvoir d'adaptation de ces insectes, ainsi que leurs instincts surdéveloppés pour trouver le partenaire idéal.
Ces derniers temps, le docteur Turner travaillait recluse dans son laboratoire privé, cherchant à démontrer la ressemblance comportementale entre l'humain et la blatte.
« Le docteur Turner ne s'est plus présentée au laboratoire depuis deux jours. Ses collaborateurs se sont inquiétés et ont prévenu les services de police. À ce jour, nous avons vérifié tous les lieux connus de la disparue ainsi qu'enquêté auprès du voisinage. Personne ne l'a vue. Ses papiers et quelques effets personnels ne sont plus dans son appartement, il pourrait s'agir d'un départ volontaire. Quelques fois, les personnes surmenées ressentent le besoin de se mettre au vert », nous a commenté le Lieutenant Paul Cudlor de la LAPD.
Les services spécialisés continuent à enquêter.

Bella Swan


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CE QU'IL S'EST RÉELLEMENT PASSÉ...

'Chérie, tu devrais dormir un peu plus. T'as l'air complétement ailleurs depuis deux jours. Ça ne va pas au travail?'
Non, Paul. Mon problème n'est pas le travail. Mon putain de problème c'est que j'ai failli me faire tuer par un démon il y a deux jours, que j'ai deux marques identiques sur l'intérieur de mes poignets qui pourraient passer pour des tatouages mais qui n'en sont pas, et que je viens de découvrir que le très charmant apollon qui me suit est un vampire, tout comme mon agresseur de la semaine dernière !!! Alors oui, Paul, j'ai eu des semaines plus clémentes !!!!
'Je crois juste que j'ai besoin de vacances', lui réponds-je en embrassant son torse nu.
'Dès que j'ai un peu moins de travail, je t'emmène à Hawaï. Ça te plairait?'
'Paul, je pourrais tuer pour une plage de sable fin et une rangée de palmiers...'
'En attendant, j'ai un moyen très efficace de te faire oublier les tensions du boulot et ce bon vieux Billy', me dit-il alors qu'il se positionne sur moi, embrassant ma mâchoire puis mon cou.
'Waouh... tu es insatiable...'
'Disons que ça faisait quelques jours que tu n'étais plus passée chez moi et que nous avons du temps à rattraper'.
Paul – Bella : 2ème round de la nuit...


ooOOoo



J'arrive au bureau plus tôt que d 'habitude, comme à chaque fois que je dors chez Paul. Pourquoi ? C'est simple. Pour éviter les conversations intimes du matin. Paul est comme ça, il attend toujours le matin pour les grandes annonces : me proposer de vivre avec lui, me présenter à ses parents, etc... Alors j'ai trouvé l'astuce. Je me lève et me douche sans bruit, lui prépare un café avec un mot comme quoi je suis partie et je quitte son appartement sur la pointe des pieds, attendant d'arriver à l'ascenseur pour mettre mes chaussures.
Vous trouvez ça immature ? Vous avez raison. Mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé pour ne pas avoir CE genre de conversation.
'Bella ! Déjà ici ? T'as dormi chez Paul?', me questionne un Billy en pleine forme.
Merde... Suis-je si transparente ?
'Euh oui... et puis j'ai des articles à corriger...', lui réponds-je embarrassée, ce qu'il ne manque pas de remarquer.
'Bella... Quand est-ce que tu vas enfin grandir ? Tu es belle, talentueuse et Paul est parfait pour toi, arrête de repousser l'échéance, tu dois sauter le pas et t'investir dans cette relation. Il est fou de toi, ça se voit comme le nez au milieu du visage.'
'Pitié Billy, ne me parle pas mariage et enfants de bon matin...'
'Sans aller jusque là, je te demande juste d'arrêter de te comporter comme une adolescente. Tu pourrais au moins envisager d'aménager chez lui, non?'
'Ok Billy, qu'est-ce-qu'il t'a promis?'
'Rien, tu sais que je te considère comme ma fille et je ne veux que ton bonheur...'
Je lui lance mon regard le plus noir et il finit par abdiquer.
'Oui, ok, Sue a eu deux trois contraventions pour mauvais stationnement et Paul a promis de les faire sauter à condition que je te touche un mot sur un possible aménagement avec lui'.
'Je n'y crois pas ! Billy ! Comment oses-tu me faire ça ?!!!!'
'Euh... je vais dans mon bureau, j'ai du boulot', me répond t'il penaud.
Le fourbe...

Moins d'une heure plus tard, je suis avec Tyler et Mike en train de discuter la mise en page de ma chronique à paraître demain quand Billy nous interpelle de son bureau.
'Bella ! Mike ! Tyler ! Dans mon bureau!'
Nous n'avons même pas le temps de nous asseoir. Billy semble excité et hystérique.
'Un meurtre les p'tits gars ! Un truc bien lugubre sur Lafayette Avenue ! Dépêchez-vous de vous y rendre avant que le reste de la presse ne s'en empare !
Ni une, ni deux, nous voilà tous les trois dans ma petite mini-Austin à serpenter dans les rues de L.A.
Nous arrivons enfin. Les flics sont déjà sur place mais heureusement pour nous, pas encore de journalistes. Pas de badauds non plus. J'approche de la scène de crime, Tyler et Mike sur mes talons. Nous sommes dans une petite ruelle, certainement avec peu d'éclairage la nuit. Je repère ce qui semble être une porte de service et, à côté, deux grosses bennes à poubelle.
'Mike ? C'est quoi derrière ? Un resto?'
'Non, c'est une boîte de nuit à la mode en ce moment. Le Nightwatch', me répond t'il.
Il y a une bonne dizaine de flics entre les deux bennes et je ne peux voir le corps. Je tente une approche.
'Bella Swan du L.A. Morning, de quoi s'agit-il ? Savez-vous qui est la victime ? Est-ce un meurtre?'
Le flic me scrute, souriant et se met à lancer un 'Hey, Paul ! Tu ne m'avais pas dit que ta copine était aussi mignonne!'
'Justement Jacob, c'est ma copine alors pas touche ! Et laisse-la passer le cordon', rétorque une voix cachée entre les deux bennes et que j'identifie comme appartenant à Paul.
Je passe devant le Jacob en question qui ne manque pas de me murmurer « joli petit lot » et arrive au niveau de Paul qui est accompagné de deux collègues.
'C'est franchement cool que ce soit ton chéri qui soit sur l'enquête. Ça nous assure le scoop sur cette affaire', commente Tyler tout excité.
Paul vient vers moi et me sourit.
'Salut bébé. Je savais que je finirais par voir ta jolie frimousse dans le coin'.
'Est-ce que le fait de coucher avec l'inspecteur en charge de l'enquête m'assure la primauté du scoop?', lui réponds-je espiègle.
'Oui, certainement mais rien n'est gratuit...', me dit-il sur le même ton.
'Oh beurk ! C'est dégueulasse!', ajoutent Tyler et Mike, l'air faussement dégoûté.
'Bon, je vous emmène voir le corps. J'espère juste que vous n'avez pas trop déjeuné ce matin', enchaîne Paul sans perdre de temps, reprenant d'un coup un ton professionnel.

'Oh mon dieu !!! Mais il y en a partout ! C'est horrible!', m'écrie-je.
Devant nous, un corps infesté de saletés de cafards. C'est immonde, on ne distingue quasiment plus la victime. Les insectes grouillent de partout, lui sortant de tous les orifices faciaux. Je sens la bile me monter à la gorge et m'écarte rapidement, la main devant la bouche. Je m'arrête au bout de la ruelle et m'appuie contre le mur, respirant à fond pour éviter de vomir.
J'entends des pas derrière moi. Paul.
'Tu devrais retourner au bureau chérie, de toute façon nous allons emmener le corps'.
'Tu sais quelque chose sur la victime et les circonstances de sa mort?'
'Non, avec tous ces cafards, même le légiste n'a pas réussi à nous en dire plus. On sait juste que c'est un homme, la vingtaine. Peut-être une overdose... Après tout nous sommes derrière une des boîtes les plus branchées de L.A.'
'Et les cafards ?'
'Le corps est à côté de deux bennes, ça explique leur présence.'
'Mais je n'en ai jamais vu autant, Paul ! De plus, c'est comme s'ils étaient attirés par le corps. Je n'ai pas vu d'autres cafards dans la ruelle.'
'Franchement, je n'ai pas de réponse pour le moment. Je te tiens informée dès que j'en sais plus, ok?'
'Promis?'
'Tu sais que tu es ma journaliste préférée...'
Il m'embrasse tendrement et repart vers ses collègues. Tyler et Mike me rejoignent, complètement enthousiastes par le côté sordide de l'affaire.


ooOOoo


'Bingo!', s'écrie Mike.
Nous sommes tous les deux assis à mon bureau, cherchant à nous renseigner sur le meurtre aux insectes de ce matin.
'Dis-moi que t'as quelque chose, Mike...', soupiré-je.
'Matthew Vineyard, fils unique de M. et Mme Vineyard, habitent les beaux quartiers, le Dr Vineyard est un membre éminent du comité d'éthique scientifique. Âgé de 23 ans, Matthew a quitté le domicile parental hier soir avec cinq amis pour aller passer la nuit à s'encanailler au « Nightwatch ». Il n'est pas rentré depuis, ses parents viennent de déclarer sa disparition. Ses amis disent qu'il draguait une femme et que ça avait l'air de bien fonctionner entre eux donc ils ne se sont pas inquiétés quand il a disparu, pensant qu'il était avec elle.'
'On a une description de la femme en question?'
'Difficile, la boîte était sombre mais elle serait blonde et de taille moyenne, apparemment la trentaine'.
'Tu es en train de me décrire n'importe quelle fille de la côte ouest là!'
'Je n'ai rien de plus, désolé'.
'Ok, je vais prévenir Paul. De cette façon il me devra un petit retour d'ascenseur.'
Je m'empare du combiné et appelle Paul.
'Lieutenant Cudlor, LAPD, en quoi puis-je vous aider?'
'C'est Bella.'
'Tout va bien bébé?'
'Oui. J'ai peut-être quelque chose pour toi. Un certain Matthew Vineyard a été porté disparu depuis la nuit dernière. Le dernier lieu où il a été vu est le « Nightwatch »'.
'Je vais regarder ça tout de suite. J'imagine que ce n'est pas gratuit?'
'Je veux avoir accès aux résultats de l'autopsie'.
Pause. Soupir. Paul semble hésiter.
'C'est d'accord. Mais tu viens seule. Pas de photo et rien sur ta chronique tant qu'on n'en sait pas un peu plus'.
'Je marche.'
'Sois à la morgue dans une heure. L'autopsie est pratiquée par Sam'.
Je raccroche, le sourire aux lèvres.
'Alors?', me lance Mike impatient.
'Alors je te laisse. Je ne sais pas si je reviendrai au bureau. Renseigne-toi sur la clientèle du club. Je veux que tu t'y rendes et que tu essayes de voir si quelqu'un se rappelle de Matthew et de sa jolie blonde. Appelle-moi dès que tu as du nouveau.'
'Reçu, chef!'
Je lui envoie mon plus beau sourire et me dirige vers le parking.

J'entre dans la morgue et suis le long couloir jusqu'à la porte où est indiqué Dr Sam ULEY. Je toque et une voix chaude et suave me dit d'entrer.
'Salut Sam'
'Bella !!!'
Il m'enserre dans ses bras et me soulève.
Sam est le meilleur ami de Paul. Il est beau, athlétique, adorable, intelligent et allez savoir pourquoi, toujours célibataire. Lui et moi avons toujours eu une petite attirance. Oh, bien sûr, il ne m'a jamais rien dit et moi non plus mais c'est un truc qu'une femme sent. J'imagine que si Paul n'était pas à, il se serait peut-être passé quelque chose entre nous.
'Dis donc, Paul n'a toujours pas réussi à te mettre la bague au doigt à ce que je vois'.
'Non, je suis un animal indomptable tu sais'.
'Moi, je ne t'aurais pas laissé le choix...'
Un silence étrange s'installe entre nous. Il a son visage à quelques centimètres du mien et place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, laissant sa main s'attarder sur ma joue.
C'est ce moment que choisit Paul pour faire irruption dans la salle, apparemment complètement inconscient de l'air chargé d'électricité qui règne dans la pièce.
Lui et Sam se donnent une accolade amicale et nous nous dirigeons vers la salle d'autopsie.

'Alors ? Qu'est-ce que tu en dis?', lui demande Paul alors que Sam retire le drap du corps.
'C'est le truc le plus dément que j'ai eu l'occasion de voir de toute ma carrière. Mes assistants ont mis plus de quatre heures à virer ces saloperies d'insectes ! Pour info, le type est mort d'un empoisonnement du sang, une grosse septicémie. On voit la trace d'injection là, à l'intérieur du coude. Quant aux bestioles, il s'agit de periplaneta americana. Des blattes.'
'Je ne savais pas que les blattes étaient nécrophages...', pensé-je à voix haute.
'Elles ne le sont pas. Elles ont été attirées par le composant trouvé dans le corps de la victime. Elles l'ont... littéralement bouffé de l'intérieur...'
'Oh mon dieu ! C'est horrible!', m'exclamé-je.
'Sam, tu n'es pas sérieux. Tu veux dire que quelqu'un a volontairement drogué un gamin avec une substance dans le but d'attirer à lui une nuée de cafards qui l'ont dévoré de l'intérieur?', demande Paul interloqué.
'Oui et non. Comme je l'ai dit, le gamin est mort suite à une septicémie. Le mélange entre son sang et le composé chimique injecté lui a été fatal en une à deux minutes maximum. Il a peut-être à peine pu voir les blattes arriver, c'est tout. Et heureusement...'
'Et quel est le composant qui lui a été injecté?', me reprends-je.
'J'ai du faire quelques recherches et j'ai fini par trouver que cette substance a été créée par le Dr Carrie Turner, entomologiste de profession. Elle l'utilise dans le cadre de ses études sur le comportement des blattes, dont elle est spécialiste.'

Nous repartons un quart d'heure plus tard, le cœur et le cerveau retournés par ce que nous venons d'apprendre.


ooOOoo


'Bizarre la vie quand même... Matthew Vineyard meurt d'un empoisonnement du à une injection qui sert aux entomologistes dans leurs études sur les blattes et lui-même est le fils d'un scientifique qui siège au comité d'éthique scientifique... Il y a vraiment des trucs du destin qui m'échappent...', dis-je à Paul alors que nous sommes en voiture et qu'il me ramène chez moi.
'Mike a réussi à avoir des informations?'
'Vue l'heure, il n'a pu discuter qu'avec le personnel qui ne se rappelle pas de grand chose. Apparemment, la clientèle est constituée de la jeunesse riche et bourgeoise de LA. Ceci dit, il s'est porté volontaire pour y passer une partie de la nuit et interroger les clients'.
'Pas étonnant de la part de Mike...'

Il est 22h00 passées lorsque j'arrive enfin chez moi. Paul m'a déposée sans évoquer un hypothétique aménagement et je me dis que finalement, je ne m'en sors pas si mal.
Je prends une douche longue et relaxante puis vais vers la terrasse seulement vêtue de ma serviette de bain. Je m'installe sur la chaise longue et commence à boire mon verre de Bourgogne quand je sens des picotements dans ma nuque.
'Bonsoir Edward', dis-je dans un sourire, sans même prendre la peine de me retourner.
'Bonsoir Isabella. C'est bien la première fois que je me sens prévisible...', me répond t'il de sa voix douce et langoureuse.
Il arrive enfin dans mon champ de vision et comme à chaque fois, je suis subjuguée par sa beauté surnaturelle. Il se tient debout devant moi, dans toute sa splendeur, et je me sens flattée de voir ses yeux parcourir mon corps à peine couvert.
'Je voulais savoir comment tu te sentais depuis...'
'Depuis que j'ai été marquée par un démon et que j'ai découvert que tu n'avais pas besoin d'une clé pour entrer chez moi?'
'Oui, quelque chose comme ça...'
'Je vais bien, je crois. Ou alors je n'ai pas bien réalisé ce qu'il m'arrivait...'
'C'est mieux que je ne l'espérais.'
'Qu'attends-tu de moi Edward?'
'Je... je ne comprends pas ta question'.
'Tu as effacé la mémoire immédiate de Jess ce fameux soir, pourquoi pas la mienne?'
'Je ne sais pas. J'imagine que je pense encore avoir besoin de tes compétences de journaliste pour m'aider à retrouver les démons égarés'.
'Foutaise, Edward ! Tu fais ça depuis la nuit des temps ! Et je ne vois pas comment un vampire peut avoir besoin d'une humaine, franchement'.
'Tu as raison.'
'Alors, que suis-je pour toi ? Qu'est-ce que tu me veux?'
Silence.
'Ce meurtre sur lequel tu es en ce moment, avec les blattes, il y a quelque chose de... de démoniaque derrière cette affaire, je le sens.'
'Félicitations Edward, excellent moyen de détourner la conversation'.
'Isabella, je ne plaisante pas. Reste en dehors de ça.'
'Alors tu es sérieux ? Tu m'as encore épiée ?!!!'
'Je ne t'épie pas. Je veux juste te protéger'.
'Edward, il y a beaucoup de personnes qui ont plus besoin d'être protégée que moi ! Je ne suis pas une petite humaine fragile et cassable ! De plus, maintenant, je connais l'existence des démons parmi nous'.
'C'est plus fort que moi, il faut que je te protège'.
'J'ai Paul. Il est flic. Il est tout à fait capable de me protéger!'
'Comme cette nuit où un vampire a failli te tailler en pièce ou comme quand tu as eu la brillante idée d'ouvrir la Porte des Ténèbres?'
'C'est bas...'
'Non, c'est la vérité Isabella. Tu te caches derrière une relation que tu ne veux même pas avoir. Quand comptes-tu lui avouer que tu n'as pas l'intention de jouer au petit couple avec lui ?!!!'
'Je t'interdis, Edward ! Tu n'as pas le droit de me juger ! Tu ne me connais même pas ! Paul et moi, nous prenons notre temps!'
'Moi en tout cas, je sais que tu préfères les tulipes et que tu détestes les roses. Je sais que tu aimes le rouge mais que la couleur qui te va le mieux est le bleu foncé. Je sais aussi que ton père te manque et que tu as peur de t'attacher parce que tu ne veux plus te sentir abandonnée. Est-ce qu'il sait tout ça, lui ? Je ne pense pas, non. Sinon il aurait gagné ton cœur. Ciel, il ne s'est même pas rendu compte que son meilleur ami était amoureux de toi!'
'Va t'en, Edward !!!'
Mes yeux sont troublés par les larmes, je tremble par l'émotion. De colère je jette mon verre au sol, le vin se répandant lentement sur le carrelage de la terrasse.
Il me regarde, l'air peiné.
'Reste en dehors de cette enquête, Isabella. Je ne te le dirai pas deux fois.'
Il saute de la balustrade de la terrasse et disparaît dans la nuit, me laissant seule avec mes vérités et ma douleur.



ooOOoo


Une femme. Ses pupilles claires deviennent subitement noires. Deux grandes mandibules sortent de sa bouche. Il faut que je recule, que je m'enfuie. Elle veut... m'avaler ?... m'aspirer ?
Buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz... buzz...
Je m'assois dans mon lit en sursaut, le corps en sueur, les marques sur mes poignets me brûlent. Je regarde l'heure. 04H10. Je me rends compte que c'est le vibreur de mon téléphone qui m'a réveillée. Je décroche et m'aperçois que les contours des « tatouages » sont rougeâtres, comme s'ils avaient été marqués au fer. Comme après mon agression par le démon dans le salon de Jess.
'Allô?'
'Bells, désolé, c'est Mike'.
'Mike ! Du nouveau?'
'Euh... oui, malheureusement...'
'Qu'est-ce-qu'il se passe?'
'Une autre victime. À quelques mètres de l'endroit où on a trouvé le corps de Matthew Vineyard. Il est... infesté de blattes'.
'Merde!'
'Je suis désolé, Bells. J'étais pourtant dans la boîte et je n'ai rien remarqué'.
'Ce n'est pas de ta faute, Mike. J'appelle Paul et j'arrive'.
'Pour Paul, pas la peine, je l'ai prévenu. Pour le reste, t'inquiète, je prends les photos et je tache de fouiner pour avoir quelques informations.'
'Ok. Merci Mike. Je passerai chez le Dr Turner dès la première heure. On se retrouve au journal.'
Merde ! Il ne manquait plus qu'un second meurtre... Et si Edward avait raison ? S'il s'agissait d'un démon ? Mais genre quoi ? Démon de la blatte ?!! Ça me paraît difficile à concevoir ! Et puis qu'est ce qui s'est passé avec les marques sur mes poignets ? Est ce du à mon cauchemar ? Je suis un peu perdue là...
Je me prépare un café et retourne au lit, mon ordinateur portable sur les cuisses.
Voyons ce que nous dit google sur le Dr Turner.
Je m'empare du bloc-note sur ma table de chevet et y inscris tout ce que je trouve sur l'entomologiste.

Trois heures plus tard, je descends les escaliers qui mènent au parking en bas de chez moi.
'Merde ! Non mais c'est pas vrai ! Quelle pouasse!'
Un des pneus est crevé... De colère, j'envoie un grand coup pied dans la roue qui s'avère être bien plus costaud que mon pied et je crie de douleur.
J'entends un petit rire étouffé. Je me retourne. Il est là, appuyé contre sa volvo flamboyante, un sourire en coin et les clés de sa voiture qu'il agite devant moi.
'Besoin d'un taxi ? Je t'offre mes services gratuitement'.
'Je suis tout à fait capable de changer un pneu, merci. Au revoir Edward'.
Alors que je sors le cric du coffre de ma voiture, Edward arrive à une vitesse vampirique et enfonce sa clé dans un deuxième pneu, sans se départir de son magnanime sourire. Non mais je rêve !!!!
'Co.. comment oses-tu faire ça ???? Tu viens de me crever deux pneus !!!! Dis-moi que je dors encore et que ce n'est qu'un putain de cauchemar !!!'
'Tu es si têtue. C'est le seul moyen que j'ai trouvé...'
'Pour ne pas que je me rende chez le Dr Turner... Je ne vois pas en quoi une entomologiste peut être dangereuse ! De plus, elle est la seule à pouvoir me renseigner sur la substance qui a empoisonné les victimes ! Si tu crois que tu peux m'en empêcher, tu rêves ! Je prendrai un taxi'.
'Isabella. Je me suis fait à l'idée que je ne pourrai pas t'empêcher de faire ce que bon te semble. Je te demande juste de me laisser t'accompagner.'
Je pousse un soupir.
'Ok. J'imagine que je n'ai pas vraiment le choix de toute façon.'
'En effet', me répond t'il en ouvrant la portière passager pour moi.


ooOOoo

'Dr Turner, vous étiez sous les feux de la rampe suite à vos publications majeures sur le comportement des blattes, pourquoi vous être tout à coup recluse dans votre laboratoire privé ? Est-ce que ça aurait un rapport avec le fait que votre étude en cours ait créé la polémique et que le comité d'éthique scientifique vous ait menacé de sanction si vous continuiez sur cette voie?', reprends-je.
Edward et moi sommes dans le laboratoire privé du Dr Turner. Partout autour de nous, des étagères barrent les murs. Des centaines de bocaux avec des blattes de tout type y sont posées. Ça me fiche des frissons dans le dos. Edward, lui, les observe nonchalamment pendant que je pose mes questions.
'Écoutez, Mlle Swan, je connais bien votre chronique et je la lis assez régulièrement mais je ne vois pas en quoi cette interview peut être intéressante pour vous. Habituellement, vous ne traitez pas ce genre de sujet il me semble', me dit-elle de son air hautain.
'Je voudrais développer ma chronique avec des petits portraits hebdomadaires de gens qui ont connu un parcours hors du commun. Vous êtes jeune et avez acquis vos galons de scientifique émérite à l'âge où d'autres sont encore au beau milieu de leur parcours étudiant. Votre vie m'intéresse', lui mens-je.
Elle me regarde de haut en bas, jaugeant la véracité de mes dires.
'Bien sûr. Vous m'en voyez flattée', répond t'elle entre ses dents, pas le moins du monde convaincue.
'Dr Turner, vous avez inventé une substance qui vous sert à attirer les blattes lorsque vous faîtes vos expériences. D'autres que vous s'en servent-ils?'
'Oui. Sa composition chimique est étalée sur toutes les revues scientifiques mondiales, n'importe qui peut l'utiliser.'
'Très bien, merci d'avoir répondu à mes questions. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps'.
Je fais signe à Edward que nous partons et au moment où nous sortons du laboratoire, il se retourne une dernière fois vers le Dr Turner.
'Excusez-moi Dr Turner, vous sortez souvent dans les clubs le soir?'
'Euh... non. Une vie de scientifique ne permet pas ce genre de loisirs'.

Quand nous montons dans la voiture, je ne peux m'empêcher de regarder mes poignets qui me font à nouveau souffrir. Ils sont rougis.
Edward fixe mes poignets et les soulève.
'Isabella, qu'est-ce-que c'est?'
Je lui explique comment les premiers symptômes sont apparus, suite à mon cauchemar, puis qu'ils sont revenus lors de mon entrevue avec le Dr Turner.
'Je ne vois qu'une explication : ils rougissent en présence des démons'.
'C'est du délire ! Tu plaisantes là?'
'Non. Et j'ai ressenti une force démoniaque dans le Dr Turner'.
'Elle serait un démon?'
'Je pense plutôt qu'elle a passé un pacte avec l'un d'eux.'
'Mais dans quel but ? Tuer des jeunes hommes de manière spectaculaire ? C'est une scientifique voyons!'
C'est à ce moment que j'obtiens ma réponse.
Mon portable se met à sonner.
'Allô?'
'Bella, c'est Sam'.
'Sam ? Qu'est-ce-qu'il se passe?'
'Je viens de terminer l'autopsie du deuxième corps. Mêmes circonstances que la première. Septicémie.'
'Je m'en doutais...'
'Mais le meilleur c'est que la victime s'appelle David Miles, fils du Pr Miles, président du conseil d'éthique scientifique'.
'Merde... Merci Sam!'
'De rien. Mais pas un mot à Paul, je n'étais pas sensé t'en parler avant lui'.
Edward me regarde. Il a entendu ma conversation avec Sam.
'Je crois que nous avons notre mobile. Le Dr Turner s'est vue refuser le droit de continuer sa précieuse étude par le conseil d'éthique. Elle a décidé d'éliminer les enfants des membres siégeant au conseil pour se venger. Il va falloir agir vite, elle va recommencer', dit Edward.



ooOOoo



Nous avons eu tout le reste de la journée pour monter le plan. Mike va se faire passer pour Jonathan Burt, fils d'un des membres du conseil. Tout comme lui, il est blond aux yeux bleus. Sauf que le vrai Jonathan Burt ainsi que ces amis fils des membres du conseil ont reçu une très alléchante invitation à passer deux jours à Las Vegas. Merci Edward. Ils sont à présent hors de danger.
Quant à Edward et moi, nous jouerons au gentil petit couple qui va lui aussi se rendre au Nightwatch, histoire de couvrir les arrières de ce bon vieux Mike qui n'est d'ailleurs pas très rassuré à l'idée de jouer les chèvres. Et encore, s'il savait qu'il avait à faire à une force démoniaque...
Bien sûr, cette idée ne m'enchante pas non plus. Je ne veux pas risquer la vie de Mike mais je sais que je peux compter sur Edward. Et puis il est hors de question de prévenir Paul. Comment ferais-je pour lui expliquer que la tueuse est en fait une créature démoniaque ?

Nous arrivons au club vers 00h30. Edward est absolument craquant dans son jean de couturier et sa chemise qui laisse deviner sa musculature parfaite. Pour ma part, une petite robe noire courte et sans manche ni bretelle a fait l'affaire. D'ailleurs, elle semble plutôt plaire à Edward...
Nous faisons la queue juste deux personnes derrière Mike, de façon à ne pas le perdre de vue. En vision périphérique, je remarque les voitures de flics postées partout autour du club.

Nous nous installons au bout du bar. Le club est très bruyant. Mike nous fait un signe de tête et va s'installer un peu plus loin. Edward repère le Dr Turner. Il prévient Mike du regard et comme prévu, celui-ci fait tomber son portefeuille avec la carte d'identité de Jonathan Burt à quelques pas d'elle. Elle le lui ramasse et engage immédiatement la conversation avec lui. Jusque là, le plan semble fonctionner.
'Isabella, je voulais m'excuser pour hier soir. Je n'aurais jamais du te dire tout ça. Je regrette, sincèrement', me dit alors Edward, se penchant sur mon oreille pour que je l'entende.
Son souffle dans mon cou me fait frémir. Il est si près de moi. Nos lèvres pourraient presque se frôler.
'C'est bon, Edward. Laisse tomber. De toute façon ce n'était que la vérité...'
'Non. C'est faux. Je ne pensais pas ce que je disais. J'étais en colère et... jaloux'.
'Jaloux?'
'J'ai entendu ce que t'a dit Sam, ainsi que ses pensées. Je l'ai vu prendre une mèche de tes cheveux et caresser ta joue... Tout ce que moi, j'aurais aimé faire... et dire. Et j'étais tellement en colère contre Paul de ne rien faire de plus pour te garder. Je lui en voulais de ne rien remarquer.'
Ses aveux me sidèrent. Je ne sais quoi dire. Nos bouches se rapprochent dangereusement lorsque j'aperçois le Dr Turner emmener Mike hors de la piste de danse.
'Edward ! Elle va emmener Mike derrière!'
'Suis moi, il faut qu'on y soit avant elle!'.
Nous arrivons dans le couloir sombre qui mène aux WC puis un peu plus loin, à la porte de secours arrière. Le Dr Turner approche avec Mike, lui tenant la main.
'Elle va nous repérer, Edward', lui murmuré-je à l'oreille.
'Fais-moi confiance et laisse-toi faire'.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'il se jette sur ma bouche, forçant immédiatement l'accès derrière mes lèvres. Le baiser est passionné. Nos langues se caressent avec fougue. Je glisse mes mains dans ses cheveux et il me soulève, se positionnant entre mes jambes que j'encercle autour de sa taille. Il s'empare d'un de mes seins à travers le tissu de ma robe qu'il remonte légèrement afin de glisser son autre main un peu plus haut sur ma cuisse. Je sens son érection énorme contre mon sexe, et croyez-moi, on n'est plus du tout dans la simulation.
La supercherie semble fonctionner car même Mike ne semble pas nous reconnaître lorsqu'il passe à côté de nous, accompagné du « Dr blatte ».
Avant d'accéder à la porte de secours, celle-ci l'entraîne dans une petite réserve, juste à côté.
'Maintenant!', me crie Edward, me sortant de ma torpeur érotique.
Il me prend la main et nous courons vers la réserve.
'Merde ! La porte est fermée à clé de l'intérieur!', m'écrie-je à l'encontre d'Edward.
Il me demande de me pousser et défonce la porte d'un coup d'épaule.
Juste à ce moment, Mike crie de toutes ses forces, apparemment terrorisé. Le docteur est de dos et elle tient fermement Mike entre ses mains, le coinçant contre les étagères.
'Hey ! Dr blatte ! Bas les pattes je te prie!', l'interpelé-je pour faire diversion.
Elle se retourne et j'ai alors une vision d'horreur. Ses yeux sont complètement noirs, sans pupille ni iris et deux grandes mandibules sortent de sa bouche. Des pattes lui ont poussé le long des côtes.
'Oh mon dieu!'.
Edward se jette sur elle et une lutte acharnée commence. Je dégage Mike de l'étagère et le secoue afin qu'il réagisse.
La blatte géante a réussi à mettre Edward à terre et elle le maintient au sol. Il lutte pour éviter d'être touché par les mandibules. Il faut absolument que je trouve un moyen de l'aider. C'est là que me vient une idée : de l'insecticide. Après tout, nous sommes dans une réserve, non ?
'Mike ! Trouve de l'insecticide!'
Je cherche de mon côté mais ne trouve rien.
'J'ai !', crie alors Mike. Il m'envoie le bidon que je rattrape in extremis. Edward m'observe du coin de l'oeil alors que je m'approche. Il enfonce alors sa main dans le vente du Dr blatte et la retourne de façon à la surplomber et la maintenir au sol.
'Va s'y Isabella ! Maintenant!', m'ordonne t'il alors qu'il écarte le trou qu'il a fait dans l'abdomen de la blatte géante.
J'y verse le contenu entier du bidon d'insecticide et la blatte se met à émettre des bruits assourdissants. Edward se relève, la laissant se débattre de douleur devant les yeux effarés de Mike.
Moins d'une minute plus tard, il ne reste plus qu'une infâme flaque gluante verdâtre à la place de ce qui fut une blatte géante à moitié humaine.
'Ne perdons pas de temps, il faut partir'.
Nous quittons le club rapidement, fendant la foule puis roulons à toute vitesse dans la voiture d'Edward.

Nous nous arrêtons devant l'immeuble de Mike.
'Putain, j'arrive pas à croire que ces choses existent. C'est dément ! Ça va faire un putain d'article Bells ! Billy ne va pas en revenir!', nous dit il complètement extasié.
Edward pose alors ses mains sur les tempes de Mike tout en récitant sa litanie. Ce moment me rappelle celui où il a du faire la même chose à Jess.
Mike s'endort et Edward le monte rapidement chez lui.


ooOOoo


Lorsque nous entrons dans mon appartement, je m'écroule sur mon sofa. Edward me fixe du regard et un silence gêné s'installe entre nous.
'Étrange soirée, n'est-ce pas?', est la seule phrase que je trouve à dire.
'Oui...', me répond t'il en passant sa main dans ses cheveux.
'Ce baiser... dans le couloir du club...', commencé-je.
'Il faut que j'y aille Bella. Je dois encore aller dans l'appartement du Dr Turner pour prendre ses papiers et quelques effets personnels. Histoire de faire croire à un départ volontaire.'
J'acquiesce de la tête et m'apprête à lui répondre quand ça frappe à ma porte. Je me retourne pour dire au revoir à Edward mais il n'est déjà plus là. Je me dirige vers la porte en me demandant qui ça peut bien être à une heure pareille du petit matin.
J'ouvre la porte sur un Paul au visage crispé.
'Paul ? Qu'est-ce-que tu fais là?'
'Je me suis dit que tu pourrais peut-être m'expliquer ça', me dit-il en me tendant une photo.

Sur le cliché tiré d'une vidéo de surveillance, il y a moi... dans les bras d'Edward... nous embrassant à pleine bouche... sa main sur un de mes seins.
Une photo de l'échange passionné que nous avons au club il y a quelques heures...

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