Sur la ligne jaune - Chapitre 19

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 12:04


CHAPITRE XIX
- Time to know -




(Back to) Bella's POV

Putain de téléphone de merde!!!
Il est 4h21 et j'ai mal à la tête de trop réfléchir aux derniers évènements, le tout couplé au manque du sommeil.
Je décroche.
'Swan'.
'Désolé pour le côté matinal de l'appel mais j'ai besoin de toi au plus vite alors arrête de râler, lève-toi, prends une douche et sois prête dans une demie-heure, Emmett t'attendra en bas'.
'Reçu, Chef', maugréé-je ironiquement.
'Ah! Et couvre-toi surtout, on est de sortie!'
Je soupire et raccroche.
Carlisle, ou l'art de vous mettre les nerfs en pelote de bon matin... S'il savait ce que j'ai fait hier soir, il serait moins enjoué, ça c'est sûr.
Je me précipite vers la douche et en sors dix minutes plus tard.
A peine habillée, je me dirige vers la cuisine plongée dans le noir et manque de tomber en trébuchant contre quelque chose au sol.
Un truc se lève alors brutalement du canapé et je laisse échapper un cri de surprise.
'Whaou... Doucement, ce n'est que moi Bella. Ne me tue pas tout de suite.'
'Alec?'
'Ben... jusqu'à preuve du contraire...'
'Où est Edward? Il devait passer après sa permanence'.
'Il est passé.'
'Et?'
'Je te fais un café et on en discute, ok?'
'Ok, mais vite alors, je pars en intervention'.
Je me laisse servir un café tout en admirant de façon éhontée le corps d'Alec, juste vêtu d'un jean.
'Si ça te plaît tu peux te servir...'
Sa phrase me sort de ma rêverie.
'Tu parles du café?', rétorqué-je dans un sourire.
'Non... de moi', me répond t'il avec un regard plein de promesses.
'Pitié, ne me tente pas Alec'.
'Edward m'a donné ça pour toi. Je ne l'ai pas lu.'
Je prends le bout de papier qu'il me tend.

Bella,
Quelqu'un que j'aime plus que tout m'a dit récemment
de ne pas interférer dans tes choix sentimentaux.
Crois-moi, ça me coûte beaucoup mais puis-je vraiment
rivaliser avec les ombres de ton passé? Comment espérer
une place dans ta vie lorsque tu caches tant de secrets?
Je suis là Bella. Je t'attends et je t'aime.
Mais je ne peux faire de choix à ta place.
Reviens-moi quand tu auras tes réponses...
Edward


'Tout va bien?', me demande Alec en passant sa main sur la mienne.
'Ouais... T'inquiète... Je te laisse, je dois y aller. J'imagine que tu as un double des clés pour fermer derrière toi?'
'Avantage de proprio...'
Je l'embrasse sur la joue en évitant soigneusement son regard bleu azur et quitte l'appartement.


***


Nous sommes tous assis sur les tables ou debout à écouter la fin du discours de Carlisle.
La piste des corps décomposés retrouvés dans le container d'un entrepôt des docks nous mène droit vers une ancienne zone industrielle désaffectée en plein milieu du Bronx. Une ancienne usine laissée à l'abandon, rien de tel pour planquer des clandestins voués au pire de la vie nocturne...
Le soleil n'est pas encore levé et nous participons tous à la perquisition. Quand je dis tous, je parle de tous les inspecteurs de la brigade, soit une trentaine d'officiers enrubannés dans des gilets pare-balle. Deux équipes du SWAT nous attendent déjà sur place. Le temps joue contre nous. Nous comptons sur l'obscurité de la nuit pour surprendre la clique.

A peine arrivés, nous nous déployons discrètement autour du hangar, laissant aux gars du SWAT le soin de lancer la première offensive.
J'ai le coeur qui bat, mais pas de trouille. L'adrénaline. Je marche à ça. Ces missions à risque sont mon pêché mignon. Et vu mon état d'esprit du moment, j'ai bien besoin d'un peu d'action pour me détendre.
Après deux coups de bélier dans la grande porte en taule, elle cède. Le SWAT rentre en criant, jetant des grenades fumigènes afin de couvrir notre arrivée.
'Soyez prudents les gars', grésille Carlisle dans la radio.
Jasper me lance un clin d'oeil. Edward me fixe, inquiet.
'Que la fête commence les p'tis gars!', s'exclame Emmett en entrant dans le hangar.
Nous le suivons.

Il est difficile de distinguer quoique ce soit dans tout ce brouillard. J'avance à tâtons, arme pointée vers l'avant. Il y a de l'agitation de tous les côtés.
Des tirs s'échangent et je me jette derrière ce qui paraît être une énorme bobine de corde.
Je me retourne sur le dos et regarde en l'air.
C'est là que je le vois, sur la passerelle en acier qui culmine le hangar. Il me fixe et reprend sa course dans les airs alors que tout le monde s'active ici, à même le sol.
Ces yeux, ce sourire sadique sur les lèvres, je les reconnaîtrais entre mille : l'assassin de ma mère.
Et il est hors de question que je le laisse m'échapper...
Je sais que je ne devrais pas faire bande à part en pleine perquisition musclée mais ça fait tellement longtemps que j'attends ce moment. Et puis il est là, au beau milieu de mon enquête. Ca n'a rien d'un hasard. Je le sens.
Je grimace un « désolée » à l'encontre d'Emmett, posté derrière un pilonne à une dizaine de mètres et qui me scrute bizarrement, pressentant la connerie que je m'apprête à faire sans toutefois en comprendre la raison.
Je n'attends pas son assentiment. Je repère l'escalier métallique qui mène à la passerelle et me lève précipitamment, courant à travers les balles en sa direction.
'Bella!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!', l'entends-je crier.
Mais il est trop tard, à présent rien ne pourra m'arrêter. Je suis si proche du but.
'Lieutenant Whitlock à Capitaine Cullen. Le Lieutenant Swan vient de se séparer du groupe. Elle se dirige vers le pont sans couverture. Le lieutenant Edward Cullen est à sa poursuite. Je répète, les lieutenants Swan et Edward Cullen ont quitté le groupe!', résonne la voix de Jasper dans ma radio.
'Mais qu'est ce que c'est que ce bordel! Gardez vos positions! Je répète : gardez vos positions!', lui répond un Carlisle plus qu'enragé.
Si je survis à cette opération, ça va barder pour mon matricule... J'éteins ma radio et m'élance enfin sur la passerelle.
Je distingue la silhouette du type au loin. Il se retourne et me vise. Je m'accroupis et les balles ricochent contre la rambarde en fer, créant des étincelles à quelques centimètres de moi.
Il reprend sa course et je le suis. La passerelle n'est pas stable et je profite du manque d'équilibre évident du type pour rattraper la distance qui nous sépare.
Alors que j'arrive à sa hauteur, il se retourne brusquement, pointant son arme vers moi. Cette fois-ci, à moins de 2 mètres, aucune chance qu'il me loupe.
'Bella! Non!'
Edward.
Le type est surpris et lève les yeux vers mon ex coéquipier. Il ne m'en faut pas plus pour me jeter sur lui afin d'essayer de le désarmer.
Mais le gars est costaud. Nous luttons et nous retrouvons à même les grilles de la passerelle. Je m'empare de son poignet et le cogne à plusieurs reprises. Il finit par lâcher l'arme et celle-ci tombe lourdement sur le sol du hangar, quelques dizaines de mètres plus bas.
'Tu as grandi Bella. Tu es plus réactive qu'il y a 25 ans', ricane t'il à mon oreille.
'Va te faire foutre, connard!'
Alors que les pas d'Edward se rapprochent, le type m'assène un furieux coup de poing sur la mâchoire qui me laisse à moitié KO et s'enfuit.
'Bella! Est ce que ça va?', me demande Edward, hors d'haleine alors qu'il me serre contre lui.
'C'est l'assassin de ma mère. Rattrape-le!'.
Il s'empare de sa radio.
'Lieutenant Edward Cullen à Capitaine Cullen. Le lieutenant Swan est hors de danger. Un suspect a pris la fuite par la passerelle. Envoyez une équipe côté ouest du hangar'.
'Bien reçu. On vous attend dehors. Le hangar est à présent sécurisé', répond Carlisle.
Il m'aide à me relever et nous redescendons les escaliers.


***


Deux semaines plus tard

Je cours, la neige m'arrive à mi-mollet et je me déplace difficilement mais pourtant je cours.
Je cours pour ma vie, pour mon futur, vers le bonheur. Car au bout de cette allée enneigée se trouve ma vérité. Je le sais à présent et rien ne pourrait m'empêcher d'y arriver. Je suis à bout de souffle, le coeur qui bat la chamade tant par l'effort que par l'impatience et la peur.
Mais pour une fois j'avance, sans me retourner.



***


Comment me suis-je retrouvée là, à courir en pleine neige, au beau milieu de nulle part?
Et bien, rien ne s'y prêtait réellement, en fait.
La perquisition du hangar avait été un vrai fiasco. Certes, une vingtaine de clandestins avaient été sauvée, quelques hommes de main arrêtés, mais les plus importants avaient pris la fuite, et parmi eux, l'assassin de ma mère, qui, pour je ne sais quelle raison s'était trouvé là au même moment.
Je ne sais pour quelle raison, non, mais certainement pas par hasard.
Inutile de mentir, ma réaction de lui courir après lorsque que je l'ai reconnu avait été anti-professionnelle. Par ma faute, j'avais mis la vie de mes coéquipiers en danger et fait capoté toute l'opération par la même occasion.
J'avais été convoquée dans le bureau de Carlisle dès notre retour.
Jacob était là lui aussi, impassible. Je savais que ce n'était pas bon. Après avoir évoqué que l'assassin de ma mère était sur les lieux, mon sort était scellé. Ni Carlisle, ni Jacob ne voulaient de moi sur l'enquête. Trop dangereux, d'après eux. J'eus beau protester, rien n'y fît. Pour couronner le tout, Carlisle me mit d'office en congé pour 2 semaines. Effet immédiat, ne passez pas par la case WC, votre bureau, votre casier de vestiaire. Prenez votre manteau... et la porte aussi. Bref, ce congé forcé ressemblait plus à une punition qu'à une gratification pour service rendu.
Emmett, Jasper et Edward avaient essayé de plaider en ma faveur. Sans succès. Et ce soutien de leur part alors que je les avais plantés en pleine opération me fît me sentir encore plus coupable que je ne l'étais déjà.
Je rentrai chez moi, vide de tout. Un passage rapide à la petite épicerie sur le chemin, histoire d'avoir assez d'alcool pour combler le néant des quinze prochains jours. Les vieux travers... Un coup dur et vous les retrouvez en un rien de temps.

J'ai donc passé les deux premiers jours dans les brumes d'un bourbon bon marché, avachie sur mon sofa, riant bêtement devant une énième rediffusion des « Simpsons ». Le téléphone n'avait pas arrêté de sonner. Jacob m'avait laissé une bonne dizaine de messages, s'excusant, me jurant qu'il avait fait ça pour mon bien. Emmett et Jasper, eux, s'étaient filmés les fesses à l'air et m'avaient envoyé la vidéo par mail pour me remonter le moral.
J'avais aussi trouvé deux sachets devant ma porte. Un contenait cinq boîtes d'aspirine et l'autre, un kit de beauté spécial « lendemains difficiles ». Un petit mot l'accompagnait.

Salut !
On s'est dit que ces petites choses pourraient t'aider
en cette période houleuse! Fais gaffe quand même...
Tu nous manques. On t'attend.
Alice & Rose


Quant à Edward, en plus des mails et autres messages vocaux, il avait déposé un énorme ours en peluche blanc. Le voisin d'en face m'avait scrutée bizarrement lorsque je l'avais récupéré. Ce que je peux comprendre...

C'est six bouteilles de Bourbon plus tard que quelqu'un frappa sans relâche à une heure improbable du matin.
'Qui que vous soyez, tirez-vous!!! Je ne suis pas en état faire des mondanités, putain!', criai-je de mon canapé.
Mais le type continua. Ma gueule de bois monumentale ne supportait plus ce vacarme et je finis par ouvrir.
Et là, devant moi, se tenait Marcus Volturov, le regard perçant, tapant du pied avec impatience.
'Ca va faire plus de 20 ans que je veille sur tes miches et je te retrouve à moitié morte dans ton appartement!'
Et merde... Je suis encore bonne pour une engueulade. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous en ce moment?
'Qu'est-ce que vous voulez, bordel?'
'C'est comme ça que tu accueilles un vieillard? Regarde-toi. Depuis combien de jours n'as-tu pas pris une douche? C'est quoi ces cheveux gras? Je ne te parle même pas de ton haleine à décoller du papier peint! C'est indigne de toi Bella. Et depuis combien de temps n'as tu pas eu un vrai repas? Et c'est quoi ce capharnaüm qui te sert de logement?'
'Ca y est, c'est bon? On a terminé sa petite leçon de morale?'
'Et ne me parle pas sur ce ton, jeune fille! Maintenant, tu me laisses rentrer et je te prépare un café le temps que tu te laves'.
'Putain... Je rêve...', maugréai-je en le laissant entrer dans mon taudis.
Un bon décrassage et 2 aspirines plus tard, je me pointai dans la cuisine où Marcus m'attendait le sourire aux lèvres, un café fumant posé sur le comptoir.
'Tu es mieux ainsi. Même si je dois dire que tu as une sale gueule'.
'Merci. Trop sympa. Je peux savoir ce que vous faîtes ici, maintenant?'
'Je t'emmène manger. Il faut bien que quelqu'un s'occupe de toi'.
'En gros, vous êtes venu me faire chier...'
'Tu as une passe difficile, je suis venu t'aider, c'est tout. Et arrête d'être vulgaire, je te prie'.
'Passe difficile... Et comment avez-vous appris ça?'
'Alec s'inquiétait. Il n'a pas réussi à te joindre ces derniers jours alors il a appelé à la brigade et on lui a expliqué que tu étais en congé « forcé »'.
'Super... On ne peut même plus déprimer en paix...'
'Il est amoureux de toi, Bella. Tu ne peux pas passer ta vie à rejeter les gens qui tiennent à toi'.
'On a baisé, rien de plus. Pas de quoi en faire une romance'.
'Tu n'es qu'une idiote bornée et aveugle. Dépêche-toi de boire ton café. Sven nous attend en bas pour nous conduire chez moi où nous allons manger un bon repas'.
Et c'est ainsi que je passai le reste de mes congés. Tous les midi, Sven venait me cherchait. Je mangeais avec Marcus et nous passions les après-midi à discuter tout en nous promenant dans Little Odessa. Il avait gardé beaucoup de photos de maman et la revoir me fit du bien. Je vidai mes bouteilles de Bourbon unes à unes dans l'évier et terminai de défaire mes cartons et monter mes meubles.
Les soirs, c'était Alec qui passait à l'appart. A croire qu'ils s'étaient passés le mot pour ne pas me laisser seule...
Nous regardions de vieux films sur mon canapé. Moi, blottie dans ses bras alors qu'il me caressait tendrement les cheveux. Je finissais toujours par m'endormir et lorsque je me réveillais, j'étais dans mon lit et Alec avait déserté mon appartement.
C'est idiot mais il a fallu que je passe par cette situation difficile pour finalement trouver un semblant de quiétude et de sérénité.
J'avais parlé à Marcus de ma rencontre avec l'assassin de ma mère. Bien sûr, il s'était tout de suite inquiété et dès le lendemain, Alec avait fait venir des techniciens pour équiper mon appartement d'un système anti-intrusion dernier cri.
Mais même si je retrouvais peu à peu mon équilibre, le boulot me manquait. Emmett, Jasper, Carlisle, Alice, Rose... ils me manquaient tous terriblement.
Et Edward.
Plus les jours passaient et plus mon besoin de lui se faisait grand.
Un soir, alors que je rentrais, je trouvai un mot scotché à ma porte.

Bella,
Thanksgiving approche à grand pas
et je tenais à te réitérer notre invitation
à venir partager ce moment avec nous.
Bella, ces congés tu en avais besoin.
Mon travail est aussi de te protéger.
Ne prends pas cette mesure comme une punition.
J'apprécie ton travail et plus encore la femme que tu es.
Je te laisse l'adresse de notre maison de campagne.
Nous y serons dès le 24.
Esmée compte vraiment sur ta venue, et nous aussi.
Amicalement,
Carlisle

Mon coeur se serra à ces mots. Mais depuis la mort de maman, je n'avais jamais plus fêté Thanksgiving. Charlie s'arrangeait toujours pour travailler cette journée et moi, je me contentais de faire comme si ce jour était comme les autres. Je ne savais pas si je trouverais la force et le courage de passer à nouveau cette fête en famille... mais pas la mienne.
Et puis j'avais tant de choses à dire à Edward. Par où commencer? J'avais tout fichu en l'air et j'étais venue à bout de sa patience. Et s'il ne m'avait pas attendue? Et s'il n'était plus prêt à me laisser une autre chance? Et si je n'étais tout simplement pas faite pour vivre une histoire avec un homme?

Le 24 novembre arriva sans que je m'en aperçoive vraiment. J'étais décidée à décliner l'offre des Cullen. Après tout, j'étais bien auprès de Marcus et d'Alec.
Après ma traditionnelle ballade de l'après-midi avec Marcus, je revins à mon appartement où Alec me rejoignit quelques minutes après.
J'étais contente de le voir, j'avais désespérément besoin de sa compagnie mais malgré cela, je gardais une pointe au coeur en pensant à Edward. Renoncer à lui ne s'annonçait pas aussi simple que je le pensais.
'Alors? Que veux-tu que je prépare pour ce soir?', lui dis-je alors qu'il s'approchait de moi.
'Bella...'
'Quoi? Ca ne va pas? Tu as l'air... distant'.
'Non, c'est juste que je ne trouve pas ça bien... que tu restes ici. Demain c'est Thanksgiving'.
'Et alors? Je suis très bien ici, avec toi'.
'Moi aussi Bella. Trop peut-être...'
'Alec, qu'est-ce qu'il se passe?'
'Rejoins les Cullen'.
'Quoi?'
'Ta place est auprès d'eux... et auprès d'Edward'.
'Qu'est-ce que tu racontes? Je reste ici'.
'Non Bella. Je pars fêter Thanksgiving avec Jane chez Marcus, et je ne veux pas que tu te joignes à nous. Non pas que je n'en aie pas envie, mais parce que tu ne ferais pas le bon choix'.
'Alors tu fais le choix à ma place, c'est ça?!!!', m'énervai-je.
'Ton choix, ça fait déjà longtemps que tu l'as fait', me dit-il en me caressant la joue.
'Je t'aime Bella. Mais toi tu aimes Edward. C'est évident. Cesse de perdre ton temps', reprit-il.
Et sur ces mots, il me laissa, seule avec mes doutes. Et pourtant je savais qu'il avait raison. Il était peut-être temps pour moi de regarder droit devant.

Je me précipitai dans ma chambre, bouclai un sac en dix minutes et commandai un taxi.
Une demie-heure plus tard, j'étais en route pour Colsgrow, la petite ville à trois quarts d'heure de route de New-York où les Cullen avaient une maison de vacances.
La neige tombait abondamment si bien que lorsque nous arrivâmes à destination, le taxi dut me déposer en contrebas d'une grande allée devenue impraticable.
De là, je pouvais déjà apercevoir la maison. 500 mètres à pied, finalement, ça aiderait peut-être à calmer mon impatience. Je mis mon sac sur le dos



***


Je cours, la neige m'arrive à mi-mollet et je me déplace difficilement mais pourtant je cours.
Je cours pour ma vie, pour mon futur, vers le bonheur. Car au bout de cette allée enneigée se trouve ma vérité. Je le sais à présent et rien ne pourrait m'empêcher d'y arriver. Je suis à bout de souffle, le coeur qui bat la chamade tant par l'effort que par l'impatience et la peur.
Mais pour une fois j'avance, sans me retourner.

J'arrive enfin au niveau de la maison. Je distingue ce qui ressemble à la salle à manger par la grande baie vitrée. Ils sont tous là, attablés, riant aux éclats.
J'inspire et expire un grand bol d'air frigorifié et sonne.
Moins de trente secondes plus tard, Esmée ouvre la porte et m'offre le plus magnifique de tous les sourires.
Elle me prend dans ses bras et me serre très fort.
'Je savais que tu viendrais ma chérie. Je suis si contente. Merci...'
Mes yeux s'embuent et nous entrons.
Je dépose mon sac au pied des escaliers alors que j'entends les rires dans la pièce attenante. Tout est si chaleureux.
Esmée me guide vers la salle à manger.
'Notre dernière invitée est arrivée!', annonce-t'elle.
'Bella!!!!', s'exclame tout le monde en coeur.
'Vous... vous me manquiez', bredouillé-je gauchement.
Ils me sourient tous.
Et là, je croise le regard d'Edward.
Si intense, si vert, si profond, si... heureux?
Tout le monde semble avoir surpris notre échange muet et se tait, accentuant mon malaise.
Mais je ne reculerai pas. Pas cette fois-ci. Il faut que je me lance.
Un, deux...
'Tu... m'as manqué. Je sais que j'ai été en dessous de tout mais même si je suis un peu paumée dans toute cette histoire, il y a une chose dont je suis sure. C'est que quand tu n'es pas là, je ne me sens pas entière... Je t'aime, Edward'.
Silence pesant... et petits sourires en coin de la part de l'assemblée, sauf Esmée et Alice qui se mouchent bruyamment sous le coup de l'émotion.
Edward se lève et mon coeur s'arrête.
Il me sourit comme il s'approche dangereusement.
'Il était temps... J'ai failli attendre', souffle t'il contre mes lèvres.
Il m'embrasse alors sous les applaudissements du petit comité.

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