Sur la ligne jaune - Chapitre 13

Publié par Lili Vamp' , dimanche 10 octobre 2010 11:52


CHAPITRE XIII
- Show me what love is -



(back to) Bella's POV

Je prends son visage entre mes mains.
'Tu n'iras nulle part, Edward. Pas ce soir...'
Je rapproche doucement mes lèvres des siennes alors que la raison me quitte.
'Laisse-moi te protéger', murmuré-je.
Il ne répond pas et se jette passionnément sur ma bouche.

~ §§§ ~



J'en ai autant envie que lui. Je ne saurais pas l'expliquer mais sa souffrance me désarme. Je veux juste qu'il aille mieux. Ce concept assez nouveau m'échappe et me terrifie, la compassion ne faisant pas partie de la palette de sentiments que je m'autorise.
Nos langues se chevauchent dans un rythme infernal, me filant presque le tournis.
Je commence à déboutonner fébrilement sa chemise mais il me repousse brusquement.
'Non!'
Je le regarde, interdite. Merde! Je pensais qu'il avait envie de moi!
'Ok. Désolée. J'ai du mal interpréter les signes. Je suis navrée...', bredouillé-je honteuse, arrangeant mon pull et mes cheveux désordonnés par l'étreinte.
Il me fixe, les yeux emplis d'une colère sourde. J'attends qu'il parle mais rien ne sort. Son silence me dévaste. Je me sens pitoyable et humiliée.
'J'ai dit que j'étais désolée, Edward. Ne me regarde pas comme si je venais de commettre un crime!'
Silence.
'Mais merde, dis quelque chose!', m'emporté-je.
Il se lève et se dirige vers le porte-manteaux.
Il part! Il me laisse comme une conne! Mes yeux s'embuent par le sentiment de rejet et d'abandon.
'Désolé Swan. On s'est mal compris. Je n'avais aucune intention de te sauter. Merci pour le repas', dit il froidement alors qu'il franchit le seuil de la porte.
Je regarde la porte se fermer derrière lui. Je suis là, assise sur ma couverture devant la cheminée, en train de chialer. Un seul bilan s'impose à moi : c'est clair, on ne se comprend vraiment pas.
Je m'allonge, recroquevillant mes jambes sur ma poitrine, les larmes se déversant en torrent inépuisable le long de mes joues, seulement accompagnées du crépitement du feu dans la cheminée.

Je ne sais pas depuis combien de temps je dors ainsi mais le contact d'une couverture sur mes épaules me réveille.
Non mais je rêve! Edward est là, assis à côté de moi, me couvant du regard.
Je me relève brusquement.
'Qu'est-ce que tu fous ici?! Va t'en!', lui hurlé-je.
'Swan, laisse-moi t'expliquer, s'il te plaît'.
'Hors de question! Tire-toi! Et cette fois-ci je prendrai soin de fermer à clé derrière toi!'
'S'il te plaît, Swan. Il faut absolument qu'on parle'.
'De quoi? Du fait que tu ne veuilles pas me sauter? Je m'en remettrai! Je n'ai qu'à aller voir Jac-'
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Edward m'envoie une gifle magistrale.
Je le fixe, choquée, posant ma main sur ma joue endolorie. Comment a-t'il osé me gifler?!
'Je t'interdis de faire ça! Tu n'iras voir personne d'autre pour te faire sauter, tringler, baiser ou tous les autres termes que tu sembles adorer!'
'Tu me repousses, tu reviens à l'improviste au beau milieu de la nuit, tu me gifles et tu te permets encore de m'interdire quoique ce soit?!!!! Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi?!!!!'
Il regarde la cheminée, comme absorbé par le spectacle des flammes.
'Je veux plus, Swan.'
'Plus? Je ne comprends pas là. C'est quand même toi qui as refusé qu'on couche ensemble!'
'Je ne veux pas qu'on baise. Je veux plus'.
'Désolée, je ne te suis pas', lui réponds-je, un peu calmée.
Il se tourne vers moi.
'Je veux... que tu me laisses t'aimer'.
Je déglutis bruyamment.
'Quoi?'
'Je ne veux pas être une baise supplémentaire. Je veux être spécial pour toi. Je veux que tu t'ouvres à moi, que tu abaisses les barrières pour une fois'.
'Je... je... je sais pas faire ça Edward. Je suis désolée'.
'Alors laisse-moi te montrer. S'il te plaît'.
'Je ne peux pas. Je ne sais même pas comment faire!'
Il s'approche et caresse ma joue rougie délicatement.
'Tout à l'heure, tu m'as pris dans tes bras, tu as été très attentionnée. Tu m'as dit que tu voulais me protéger et je sais que tu étais sincère. Alors quand on s'est embrassé, j'étais fou de joie. C'est lorsque tu as commencé à déboutonner ma chemise que j'ai compris que je n'obtiendrais pas ce que je désirais tant'.
'C'est à dire?'
'Toi. Je te voulais toi. Mais tu étais partie pour une séance de jambes en l'air et moi, je voulais te faire l'amour. Ca m'a mis en colère et je suis parti'.
'Faire l'amour... Est ce si différent?'
'Oui. Tu dois te livrer à 100%, faire confiance, te donner sans retenue'.
'Je n'ai jamais fait ça, Edward. Je ne pense même pas en être capable', lui réponds-je désolée.
'Je suis amoureux de toi, Swan.'
'Edw-'
Il pose un doigt sur mes lèvres.
'Laisse-moi essayer... Fais-moi confiance...'
'Je suis dans la merde', soufflé-je alors que les lèvres d'Edward s'approchent dangereusement des miennes.
'NOUS sommes dans la merde', me répond t'il dans un sourire amusé à quelques millimètres de ma bouche.
Ses lèvres se posent alors doucement contre les miennes et je sais que je suis foutue.



***



Il m'embrasse tendrement, comme personne ne m'a jamais embrassée avant.
J'ai toujours fait ça sous le coup de l'impulsion, du désir primaire. Je n'ai jamais rien donné et Edward me demande tout! Je suis paniquée, à fleur de peau, les bras ballants, ne sachant qu'en faire. J'ai l'impression d'être retournée 15 ans en arrière, lors de ma première fois. C'était avec Steve, mon petit voisin timide. Je me sens pareille. Je me sens vierge, sur le point de passer à l'acte pour la première fois... et je suis terrorisée. Je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps, mais pire encore, sur mes sentiments.
Edward cherche à approfondir le baiser. J'entrouvre ma bouche et nos langues se lient, laissant transparaître les non-dits, les peurs, l'espoir. Je suis transportée par le trop plein d'émotion.
Edward nous bascule doucement sur la couverture. Ses baisers glissent le long de ma gorge alors qu'il passe sa main tendrement sous mon pull. Je lève les bras, l'aidant ainsi à l'enlever. Il parsème mon ventre de baisers, remonte vers mes seins dont il retire le soutien-gorge.
Il s'empare alors de chacun d'eux en émettant des petits grognements de plaisir qui me font sourire. Je caresse ses cheveux. Le désir me brûle le ventre.
Il retire le reste de mes vêtements puis ôte les siens, la lumière des flammes dans la cheminée formant des ombres sur son corps. Il est tellement beau.
Il embrasse chaque parcelle de mon corps, de ma poitrine à mon ventre, descendant au creux de mes hanches, le long de mes cuisses, de mes mollets, de mes chevilles, chérissant toutes les parties passant sous ses lèvres, augmentant le feu qui me consume de l'intérieur à chaque nouveau baiser.
Il vénère ma peau et mes courbes. Il m'aime...
Au fur et à mesure qu'il remonte vers ma bouche, les larmes me viennent. Je ferme les yeux. Je sens son souffle irrégulier sur mon visage, il caresse mes joues.
'Tout va bien, Bella'
C'est la première fois qu'Edward m'appelle Bella, et ça prend toute sa symbolique à ce moment précis. Lui aussi a fait tomber ses barrières qui l'empêchaient de m'appeler par mon prénom.
'Ouvre les yeux, mon amour', reprend t'il doucement.
Je croise son regard. Il est au moins aussi bouleversé que moi.
'Prends tout', balbutié-je.
Ses yeux s'embuent.
Il me pénètre alors doucement, nos regards se perdent l'un dans l'autre.
Nos corps bougent au rythme de la danse des flammes dans la cheminée.
Ses coups de rein sont doux, longs et profonds. Nos respirations se mêlent harmonieusement.
De longues minutes à ne faire plus qu'un...
Nos mains se serrent lorsque nous atteignons notre paroxysme.
Ma poitrine se soulève sous le flot de l'orgasme qui m'envahit. Ma paroi se resserre sur son sexe et il vient en moi, y déversant entièrement sa semence. Nous crions nos noms.
Edward s'effondre, son sexe toujours en moi. Nous sommes couverts de sueur, il pose sa tête sur ma poitrine et je caresse ses cheveux alors qu'il embrasse tendrement mes seins.
Nous restons ainsi de longues minutes, silencieux. Tout a été dit dans nos gestes, il n'y a rien à ajouter, les mots seraient inutiles.
Ce soir, je lui ai tout donné... et il m'a tout rendu au centuple.
Nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre.




***



Le réveil sonne. 5H30. Je grogne, me retourne et butte contre quelque chose de doux et chaud...
Edward. Nous nous sommes endormis devant la cheminée et nous sommes à présent dans mon lit.
'Bonjour', me dit il dans un sourire.
'Salut', lui réponds-je gênée.
'Je t'ai ramenée dans ton lit au cours de la nuit. Le sol du salon commençait à devenir inconfortable'.
Il m'embrasse. Son baiser est chaud et tendre et je me sens incroyablement bien.
Nos mains se font plus entreprenantes mais je reprends mes esprits. Mike. Nous devons nous rendre à la brigade plus tôt ce matin. Tout le monde est à sa recherche et nous avons pas mal de pain sur la planche.
'Edward... Ce n'est pas l'envie qui me manque mais je te rappelle que nous avons du boulot'
Il râle.
'Je sais... Fait chier...'
Nous nous embrassons encore et nous levons. Il enfile son boxer et son tee-shirt pendant que je mets la dernière nuisette préservée du vol.
Nous préparons ensemble le café, profitant de la moindre occasion pour nous frôler, nous enlacer, nous embrasser. C'est dingue comme j'ai besoin de son contact.
La sonnette retentit.
Merde. Qui ça peut bien être?
Je me dirige vers la porte en soupirant et ouvre.
'Alice?'
'Salut!!! J'ai acheté des croissants et comme je passais par là je me suis dit que tu devais déjà être debout'.
'Mais ce n'est pas du tout sur ton chemin...'
'Ah bon? Ben j'ai du faire un détour sans m'en apercevoir alors!', me répond t'elle mutine, scannant mon appartement du regard.
'Et bien Alice, c'est très gentil de ta part-', bredouillé-je gênée.
Elle me pousse et entre directement.
Là, elle stoppe net et me regarde dans un sourire puis se dirige vers la cuisine.
'Salut mon petit frère!'
'J'aurais du m'en douter...', dit il faussement fâché en enlaçant sa soeur. Nous nous sourions.
A peine Alice installée au comptoir que la sonnette se met à retentir à nouveau.
Alice sourit, amusée.
'Je le sens pas du tout ce coup là', me dit Edward dans une grimace.
Il se lève et va ouvrir.
Il revient moins d'une minute plus tard avec un sac de croissants et Jasper tout sourire à ses côtés.
'J'étais certain de trouver Edward ici!', me taquine t'il.
'Vous vous êtes passés le mot, ma parole!', ris-je.
Dring! Dring!
Ok. Là je sens qu'on va avoir droit à un vrai défilé!
La personne entre sans attendre ma permission.
Rose.
Elle se plante devant nous, les bras sur les hanches, un paquet de croissants dans l'une de ses mains.
'Je-veux-tout-savoir!'.
Elle m'enlace.
'Bienvenue au club!', lui sourit Alice dans un clin d'oeil.
Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Dring! Driiii...uuuuuuu.....mmmmmm!
Nous nous regardons tous.
'Entre Emmett!', crions-nous en coeur.
'Ben... Comment vous savez?', dit il d'un air déçu.
'Peut-être parce que tu viens de tuer ma sonnette...', lui réponds-je.
'Oh merde! Désolé partenaire... Et vous faîtes quoi tous là?'
'Ben... la même chose que toi, vieux!', intervient Jasper.
'Moi je suis venu chercher Bella, vu qu'elle n'a pas de véhicule et qu'il fait un froid de malade, et vous?'
Tout le petit groupe nous montre ainsi du doigt, Edward et moi, pendant que celui-ci me prend la main en évidence sur le comptoir.
Emmett nous fixe avec de gros yeux.
'Oh putain de merde! Et j'ai loupé ça!'
Nous éclatons tous de rire.
J'étais partie pour un petit-déjeuner en amoureux avec Edward avant une grosse journée de boulot et nous voici à six, serrés contre le comptoir autour d'une bonne vingtaine de croissants!
Nos conversations sont animées et pleines de bonne humeur, Edward encercle ma taille d'un bras pendant qu'il se sert de l'autre pour boire son café.
'Tu manges trop! Comment tu fais pour assimiler tout ça?!', dit Jasper à Emmett au détour d'une conversation.
'J'assimile très bien, figure-toi mon pote! A la dernière visite médicale, mon taux de globules blancs était très bas alors que je sortais d'une grippe et j'ai été félicité par le doc'.
'J'étais sûre que tu avais une rate d'enfer', lui dit Rose avec gourmandise.
Edward, Jasper et Emmett se fixent.
'Elle t'a complimenté sur ta rate là, frangin', lui dit Edward.
'Et tu te rappelles de ce que je t'ai dit avant-hier à la sandwicherie mon gars!', le taquine Jasper.
Emmett nous prodigue un énorme sourire plein de sous-entendus pendant qu'Alice, Rose et moi nous regardons sans comprendre.
C'est à ce moment qu'Emmett nous prend tous au dépourvu en sautant sur Rose et en l'embrassant à pleine bouche, dans l'hilarité générale.
'Tu as une dentition parfaite...', lui dit alors Rose, complètement sous le choc de la surprise.
'J'aime tes protubérances mammaires', lui répond Emmett.
Et ils se jettent de nouveau goulûment l'un sur l'autre.
'Oh ben merde, alors...', ne puis-je m'empêcher de commenter devant ce spectacle insolite.
Edward m'embrasse sur la joue.
Je vois alors Jasper faire un sourire en coin lourd de sous-entendus au petit lutin juste à ses côtés.
Alice le regarde, offusquée.
'N'y pense même pas Jasper!', le menace t'elle sous nos rires.
C'est officiel, mes amis sont complètement barrés!

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